Allier : Réforme inquiétante de la justice

L'Union syndicale des magistrats (USM) cible un problème de moyens, notamment humains, pour la mise en oeuvre de cette réforme, ainsi qu'un manque de concertation.

Marie-Laure Gauliard, magistrate au parquet et représentante de l’USM au Tribunal de Cusset, regrette que la réforme se fasse selon les mêmes moyens, sans amélioration. Elle ajoute, qu'en France, il n'y a que 8 000 magistrats alors qu'il en faudrait près de 20 000, à l'image des autres pays européens et afin de mener à bien la défense de la justice française. Elle pointe aussi un manque cruel de procureurs en France, en comparaison du reste de l'Europe.

De manière plus personnelle, elle aborde son propre travail au tribunal, dans sa profession de magistrate. Déjà, elle indique qu'elle ne compte pas ses heures. Aussi, elle se confie sur l'obsolescence du matériel informatique qu'elle a pu constater. En somme, les moyens ne sont plus adaptés à une justice qui remplie le rôle de service public, ainsi que d'autorité. En cette qualité, elle nécessite des moyens plus particuliers.

Clémence Cirotte et Aurélie Benoit, représentant les syndicats de magistrats à Montluçon trouvent échos en ce témoignage. Ils auraient préféré qu’une véritable réforme de fond soit menée mais son conscients de tout ce que cela implique, au niveau du temps à prendre et de la réflexion nécessaire. Ils ajoutent que la méthode employée a été discutable en plusieurs points.

Selon eux, les magistrats n'ont pas eu à disposition assez de temps afin de mener une concertation solide et émettre des propositions cohérentes. En outre, ils regrettent que les questions abordées dans le coeur de la concertation soient des questions peu ouvertes. De manière générale, les juristes n'ont pas eu le sentiment d'avoir un pouvoir décisionnel concernant cette réforme et malgré leur expérience professionnelle.

 

Source La Montagne