Votre ville : GANNAT | Changer de ville

Clermont-Ferrand : Condamnation d'un président d'association

L’ancien président de la fédération départementale de l’ADMR, association de service à la personne et de l’UDAF 63, Union départementale des associations familliales, a été condamné ce lundi 26 mars à dix mois de prison avec sursis, pour abus de confiance.

Il a été condamné pour avoir sollicité et obtenu le remboursement de dizaines de milliers d’euros de frais qui étaient en réalité indus. Guy Sauvadet est pourtant reconnu de tous pour ne pas avoir ménagé sa peine dans l'exercice de ses nombreux mandats.

Agriculteur à la retraite et maire de son petit village, situé entre Ambert et Issoire, depuis 1995, il a été élu à la tête de l’UDAF 63 en 2006 et de la fédération départementale de l’ADMR en 2002. Il préside toujours deux structures locales, membres de ce réseau spécialisé dans l’aide à domicile. Son avocat, Me Collet de déclarer que la chose publique est ce à quoi il a voué sa vie.

Le problème réside dans le fait que "ce serviteur dévoué" a profité de ses fonctions associatives afin de s'enrichir en accumulant les notes de frais, notamment de déplacements.

La division économique et financière du Service Régional de Police Judicaire, saisie suite à l’envoi d’une lettre de dénonciation au parquet de Clermont-Ferrand, en 2016, a révélé une constante. De fait, sans avoir produit de facture, Guy Sauvadet demandait le remboursement d’un même trajet à plusieurs structures simultanément. Cela représentait la somme d'environ 4 000 euros de frais kilométriques par mois.

Entre janvier 2013 et mai 2016, il aurait empoché la somme de 174 000 euros, en agissant de la sorte. Une somme entièrement nette d'impôts. En plus de cela, il prenait une marge, un forfait repas, à chacun de ses déplacements. Et, réalisait aussi des bénéfices annuels de plusieurs centaines d’euros pour les péages et frais téléphoniques.

À la barre, il ne conteste pas l’évidence des chiffres, mais se défend de toute intention malveillante. Il se dit avoir été négligent dans ses décomptes kilométriques, regretter de ne pas avoir conservé ses justificatifs de dépenses. Ainsi, il ne s'accuse que d'un manque de rigueur.
Alors qu'il a déjà reversé 12 000 euros à l'ADMR, il assure ne pas s'être enrichi.

La représentante du parquet, Dominique Missonnier, déclare que l'homme a fait croire à tous avoir un comportement charitable et désintéressé, mais a en fait abusé du système et des deniers publics.

Me Collet d'ajouter que les seuls torts de son client se placent dans la gestion de ses frais, d'après lui, on ne peut remettre en cause les convictions de son plaignant lorsqu'il assumait ses fonctions associatives. De plus, ce dernier incrimine les comptables, le commissaire aux comptes ainsi que les autorités de tutelle.

Guy Sauvadet a été reconnu coupable d’abus de confiance. Le tribunal l'a condamné à dix mois de prison, avec sursis, et à 5 000e d'amende. 

 

Source La Montagne