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Chaudes-Aigues : Première téléconsultation à L'EHPAD

Le mercredi 21 mars dernier, l'Ehpad, situé dans le Cantal, a réalisé sa première téléconsultation. Quelque chose d'inédit pour l'ensemble du personnel, ainsi que pour les deux résidentes qui ont inauguré ce service.

Le docteur Vico a réalisé une consultation singulière, mercredi dernier, au sein del'infirmerie de l’Ehpad Sainte-Elisabeth, en présence d’une infirmière et du cadre de santé. C'est une véritable révolution, qui a pour but de réduire les coûts, souvent liés au déplacement des personnes dépendantes, âgées ou handicapées, et d’économiser du temps.

Mais, cet examen à distance a aussi pour objectif d’éviter le stress et l’anxiété de l’attente et de la consultation elle-même. En étant auscultés dans un environnement familier par du personnel qu’ils connaissent, les patients se sentent rassurés. Anh-Thu Thai-Duc, membre du service innovation et numérique du pôle attractivité et développement du territoire au Conseil départemental, explique que les patients peuvent être désorientés s’ils sont déplacés et ont parfois peur de l’hôpital, notamment les personnes âgées.

Le médecin généraliste a seulement besoin d’une tablette numérique, lui permettant de prendre des photos ou vidéos. Il a aussi la possibilité d'échanger, en direct, avec des confrères présents dans un autre centre hospitalier. La téléconsultation permet également au médecin généraliste sur place de montrer à l’instant T les maux dont souffre le patient au spécialiste. Ainsi, un diagnostic peut être posé et un traitement adapté appliqué, le tout en l'espace de quelques minutes.

Pierre Lelong, cadre de santé et référent de la téléconsultation au sein de l’Ehpad de Chaudes-Aigues, assure que ce système marche aussi parce qu’on établit en amont un télédossier avec des photos que consulte le spécialiste avant la téléconsultation. Et, si le professionnel de santé estime que la téléconsultation n’est pas adaptée, il propose alors une consultation classique dans son cabinet.

Bien que cette pratique innovante apparaît comme une aubaine, elle se heurte toutefois à un frein. Les actes de télémédecine ne sont pas encore remboursés par la sécurité sociale. Néanmoins, des négociations sont en cours entre la CNAM et les médecins pour une mise en œuvre d'ici au  1er janvier 2019. 

En équipant quinze établissements de soins sur le département, d’outils de télémédecine, le Conseil départemental a pris le problème de l’accès aux soins à bras-le-corps faisant du Cantal un territoire très en avance en la matière. Après une première expérimentation sur deux ans, entre 2014 et 2015, prolongé jusqu’à fin 2018, auprès de cinq établissements du Cantal, en les équipant de chariots de télémédecine, le Conseil départemental lance "CyberCantal Télémédecine". L’idée est de proposer une nouvelle alternative de téleconsultation, moins coûteuse, en dotant cinq autres établissements de tablettes. Système moins luxueux mais tout aussi efficace.

En mai 2017, le Conseil départemental et l’ARS franchissent une nouvelle étape en équipant cinq nouvelles structures d’un logiciel de télé-expertise, permettant à un professionnel médical de solliciter à distance l’avis d’un ou de plusieurs professionnels médicaux. La prise en charge de l’expérimentation par le Conseil départemental a très largement favorisé la mise en place de ces outils de téléconsultation dans les établissements de santé. Les structures n’auraient en effet pas pu absorber, à elles seules, le coût des équipements, estimés à plus de 30 000 euros le chariot et plus de 2 000 euros la tablette.

Anh-Thu Thai-Duc de préciser encore qu'il s'agit de la seule collectivité territoriale à avoir mis en place une telle expérimentation. Le problème d’accès aux soins sur le territoire étant une préoccupation majeure du département.

 

Source La Montagne