Votre ville : BRIOUDE | Changer de ville

Puy-de-Dôme : Dans l'attente de la venue de la ministre de la justice

La ministre de la justice Nicole Belloubet est attendue, ce vendredi 4 mai, pour venir défendre son projet de réforme.

Aujourd'hui, vendredi 4 mai, a lieu une nouvelle journée justice morte. Organisée à l'initiative du barreau de Clermont-Ferrand en guise de bienvenue à la ministre de la Justice, cette journée de grève totale sera l'occasion pour les batonniers d'Auvergne et les magistrats de rencontrer Nicole Belloubet.

C'est au sein de la cour d'appel de Riom que seront abordés les divers points de revendication de cette réforme de la justice. D'abord, le problème de la déshumanisation de la justice va être abordé. Aussi, cette journée est l'occasion de définir l'avenir des différents tribunaux de la région.

En effet, dans le projet de réforme de l'actuelle Garde des sceaux, les tribunaux d'instance chargés du traitement de petits litiges sont les premiers à être menacés. L'ensemble des litiges de la vie quotidienne sont concernés et devraient désormais faire l'objet d'une déclaration numérisée par la victime. L'objectif étant de désengorger ces tribunaux.

Mais, l'ordre des avocats de Clermont-Ferrand et l'Union syndicale des magistrats soulignent le problème selon lequel tous les justiciables n'ont pas accès à internet ou à un ordinateur. Ainsi, pour eux, il s'agit d'une atteinte au droit fondamental de l'accès à un juge, un greffier, au personnel administratif d’un tribunal, pour se faire conseiller et aider dans ses démarches.

La réforme comprend également un volet réservé à la visioconférence dans les affaires pénales. L'ordre des avocats de Clermont-Ferrand voit difficilement comment l'avocat pourrait être à la fois avec le juge et avec son client. Ils pointent le problème de la numérisation à outrance, qui conduit à la perte d'un rapport essentiel à l'autorité judiciaire notamment.

Cette réforme de la justice veut aussi favoriser les magistrats professionnels aux jurés populaires pour les crimes passibles de 15 à 20 ans de réclusion tels les viols ou encore les vols à main armée. Les crimes les plus gravissimes resteraient jugés aux assises avec des jurés tirés au sort parmi la population.  

Pour le barreau de Clermont-Ferrand, le gain de temps de cette mesure est notable, mais la perte de cette institution et de ce jury populaire causera une importante lacune psychologique pour les victimes, les familles ainsi que l'accusé. Le barreau pointe avant tout le problème du manque de magistrats, qu'il faudrait régler au préalable.

Enfin, les avocats reconnaissent l'intérêt qu'il y a à faire évoluer un administratif trop lourd et reconnaissent en celà une partie des bienfaits de l'utilisation numérique. Néanmoins, ils déplorent que le budget proposé par la réforme se destine seulement à créer des outils numériques et non pour augmenter le nombre de magistrats. Ils craignent, à terme, un désert de la justice dans certains territoires.

Comme le barreau, les magistrats attendent des réponses fortes sur les problématiques de territoire, et l'avenir des tribunaux de proximité en Auvergne. Affaire à suivre.

 

Source La Montagne