Lors de l'atterrissage de l'avion en provenance de Roissy, le vol AF7752, l'homme et sa compagne ont été discrètement interceptés par des agents de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) en civil. Tous deux sont emmenés à leur domicile, situé près de Clermont-Ferrand, pour une perquisition.
Afin de comprendre cette interpellation, il faut savoir que Benoît Berque a créée la sensation il y a quelques semaines en publiant un ouvrage, sous pseudonyme, intitulé Je ne pouvais rien dire : un ancien espion raconte, dont la parution date de février dernier. Il y révèle les trente années qu'il a passé en tant qu'agent secret, au sein d'abord de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), puis de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI).
Mais l'homme va très loin voire trop loin dans les révélations. En effet, il lève le voile sur ses propres missions et les manières dont il a pu les mener à termes tel que piéger le KGB dans les années 80 ou encore son infiltration au sein des milieux salafistes, plus récemment. Mais aussi, sur les techniques utilisées par les services de renseignement, notamment dans le cadre de filatures, d'écoutes ou du recrutement d'informateurs dans l'univers du contre-espionnage et de l'antiterrorisme.
La sortie de son ouvrage a connu un important succès et l'homme a fait beaucoup d'apparitions médiatisées à visage découvert, notamment de nombreux interviews et plusieures séances de dédicaces. De plus, il s'agit d'une figure régionale bien connue, il a été responsable du pôle sécurité à la préfecture de 2011 à 2014, puis entre 2015 et 2016, vice-président de la section lutte et président de la section boxe de l'AS Montferrand. Il y a un an, le sexagénaire développe une activité de consultant en sécurité et analyse des risques à Cotonou, au Bénin.
Interpellé puis perquisitionné à son domicile, il devait être entendu dans l'enquête ouverte pour cause de violation du secret défense. Son avocat, Me Jean-François Canis, a déclaré n'avoir aucun élément pour le moment mais suppose que l'interpellation est en lien direct avec la parution de l'ouvrage de son client.
Source La Montagne