Votre ville : GANNAT | Changer de ville

Puy-de-Dôme : condamné à 2 ans ferme pour un coup de couteau

Des cris, une dispute qui dégénère, des coups de poing et enfin un coup de couteau au visage. La nuit du 15 au 16 juillet a subitement basculé dans la confusion et le sang, dans le huis clos d’un logement d’Arlanc (Puy-de-Dôme).

L’agresseur a été interpellé par les gendarmes quelques jours après les faits. Présenté devant le tribunal clermontois une première fois, fin juillet, il avait demandé un délai pour préparer sa défense. Dimitri B., 26 ans, a donc (re) comparu ce jeudi, dans la même enceinte, après un mois de détention.

Silhouette frêle et voûtée, regard absent, le prévenu peine toujours à mettre des mots sur son passage à l’acte. « Je ne l’explique pas vraiment », évacue-t-il d’un trait depuis son box.

Ce soir-là, le jeune Puydômois, très alcoolisé, s’était rendu au domicile de sa belle-mère en compagnie d’un ami. C’est sur ce dernier qu’il s’est ensuite « acharné » – selon les termes du président – pour un motif encore nébuleux. Le prévenu parle à demi-mot d’une insulte proférée contre sa mère, décédée l’an dernier. « C’est vrai, j’ai pas supporté d’entendre ça ». La victime jure à l’inverse n’avoir jamais tenu de tels propos.

Dans un accès de rage, l'agresseur roue d’abord son camarade de coups de poing. Il va ensuite dans la cuisine pour saisir un couteau. La lame s’abat sur le visage de celui qui lui fait face.

« La balafre est impressionnante, elle part de l’oreille et descend jusqu’à la lèvre supérieure. Aujourd’hui encore, mon client ne peut toujours pas se nourrir normalement (*) », souligne Me Degoud, l’avocate de la partie civile.

La représentante du ministère public enfonce le clou : « C’est triste à dire, mais la victime a eu de la chance. Juste en dessous, c’était la carotide. On est passé à quelques centimètres d’un drame… »

Ces « supputations » font bondir Me Hizzir, qui assiste le prévenu. « Évitons d’empiler les hypothèses à la barre du tribunal, s’agace l’avocate. La réalité, c’est que ce jeune n’avait aucune intention criminelle ce soir-là. Il était dans un état second, qu’il ne s’explique pas. Ses troubles du comportement sont avérés. C’est un gamin abandonné, cabossé, qui a surtout besoin d’être soutenu. »

Mais les juges décident d’aller au-delà de la peine requise par le parquet : déjà condamné à une dizaine de reprises, notamment pour violences, Dimitri B. écope cette fois de quatre ans de prison, dont deux assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve. Il a regagné le centre pénitentiaire de Riom dès la fin de l’audience.

Source La Montagne