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Mobilisation massive contre la réforme des retraites, les Auvergnats réagissent

Mobilisation massive contre la réforme des retraites, les Auvergnats réagissent
Manifestation au départ du 1er mai, jeudi 19 janvier / RVA

Hier, plus d'1,5 million de personnes ont défilé dans les rues partout en France, pour protester contre la réforme des retraites. Selon les dernières estimations, ils étaient environ 25.000 à Clermont, 4100 à Aurillac, 3000 à Vichy ou plusieurs centaines à Issoire. Et tous avec le meme mot d'ordre, faire plier le gouvernement. Nous sommes allés à la rencontre des Clermontois dans le cortège.

"On se fout de notre gueule en fait. C'est un droit qu'on a réussi à avoir, cette retraite, et on nous la prend comme si on était capricieux. C'est normal de vouloir profiter de la vie après avoir travaillé pendant longtemps". Pour sa première manifestation, Erenn a bien aiguisé son discours. Comme les 25.000 personnes (aux dernières estimations) venues défiler à Clermont-Ferrand, elle se dresse contre cette réforme des retraites qu'elle considère comme injuste. Son ami Léni, 20 ans à peine, ne peut qu'affirmer : " Certaines personnes ne toucheront même pas leurs retraites avant de mourir, à cause de métiers difficiles. Je considère qu'il faut manifester le plus tôt possible parce que ça nous concerne déjà".

Dans le cortège, tous les secteurs d'activité, mais surtout tous les âges se sont croisés. Et les retraités sont venus en nombre pour soutenir la gronde collective, mais aussi conscients que rien n'est acquis. Jean-Claude, enseignant à la retraite, estime qu'il n'y a aucune nécessité à modifier le système : "Je ne vois pas du tout pour quelle raison on pousse à 64 ans, surtout dans un contexte où il n'y a pas d'urgence absolue. C'est vraiment un schema politique pour faire de la récession au niveau social." Venu avec sa femme dans le cortège, ils s'accordent à dire que bien d'autres problèmes autour de l'emploi sont à régler prioritairement.

Comme par exemple la question de la pénibilité au travail. Le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans inquiète Isabelle. Cette aide-soignante de nuit, âgée de 49 ans, s'est déplacée de Thiers pour manifester à Clermont-Ferrand. Et pour elle, cette réforme pourrait créer un danger pour les salariés : "Ca craint quand on a 20 ans ou 25 ans, mais ça craint encore plus quand on arrive à nos âges, quand nous sommes déjà usés par notre métier, et qu'il va falloir malheureusement continuer malgré tout. On aime notre métier, mais à quel prix ? " Pour David, 54 ans, syndicaliste à la CGT Transports, le gouvernement est déconnecté de la vie des Français : "Quitte à réformer les retraites, il faudrait que tous ces gens du gouvernement commencent par réformer leur système à eux aussi. Avec cette réforme, on prend une cartouche supplémentaire".

Pour la première fois depuis plus de 12 ans, tous les syndicats ont fait front commun face à la décision de la première ministre Elisabeth Borne, le tout dans une organisation complètement pacifique. Une nouvelle journée de mobilisation est prévue pour le mardi 31 janvier. Les syndicats appellent aussi à des grèves et des actions autour du 23 janvier, date de présentation du projet de réforme en Conseil des Ministres. La CGT-Cheminots prévoient aussi des perturbations à la SNCF.

Retrouvez ici le micro-trottoir mené jeudi 19 janvier à Clermont-Ferrand par Jonathan Verrier :