Ils étaient plus de 80 à faire entendre leur voix devant les locaux du journal La Montagne au Clos-Four, à Clermont-Ferrand. Les salariés du groupe Centre France se sont mis en grève mardi 24 janvier à 14h, pour se dresser contre la direction. Ils demandent une augmentation de leur salaire dans le cadre des négociations annuelles obligatoires, nécessaire dans un contexte inflationniste qui précarise un peu plus les métiers de la presse.
Après neuf ans de blocage, les salaires n'ont connu qu'une faible progression de 1% en 2021, et la direction ne semble pas vouloir revoir à la hausse le pourcentage pour cette année.
Ce qui fait bondir les salariés.Selon Christine Rowdo, déléguée syndicale CGT au groupe Centre France, "vu l'inflation, 0% d'augmentation ce n'est pas acceptable".
Mais surtout, il y a un chiffre qui reste en travers de la gorge. "Il y a une enveloppe générale des dix meilleurs salaires du groupe, qui a augmenté de 5,5%. Mais on ne sait pas si c'est une augmentation des salaires des gens déjà en place, ou si ce sont les personnes qui sont rentrées dans l'entreprise qui touchent des gros salaires. On ne peut rien prouver auprès de la direction", affirme Christine Rowdo, qui défend les salariés qui ont "fait les sacrifices depuis 9 ans".
Jeudi 19 janvier, les employés du groupe ont déjà mené un premier mouvement de grève pendant la mobilisation contre la réforme des retraites, entraînant ainsi une non-parution du journal La Montagne. La direction a déploré "cette non-parution qui fragilise un peu plus l'entreprise dans une période où elle est déja lourdement impactée". Elle ajoute aussi dans un courriel ouvert aux salariés du groupe Centre France que des "affirmations mensongères" ont été communiquées par les organisations syndicales et réclame un "dialogue plus apaisé et ouvert à la discussion".
La dernière réunion portant sur les négociations annuelles obligatoires aura lieu le 6 février pour les employés de la Montagne. Si aucune solution n'est trouvée, de nouveaux blocages ou de non-parutions des titres de presse pourraient survenir.
Retrouvez ici l'interview de Christine Rowdo au micro de Jonathan Verrier :
