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Festival du Court-Métrage - Eric Roux, président de Sauve qui peut : "On espère dépasser les 170.000 entrées !"

Festival du Court-Métrage - Eric Roux, président de Sauve qui peut : "On espère dépasser les 170.000 entrées !"
Eric Roux / Crédits : Denis Pourcher

C'est sa troisième année en tant que président de Sauve qui peut à Clermont-Ferrand. Et pourtant, il a toujours vécu le festival du court-métrage avec les contraintes sanitaires. Eric Roux revient avec nous sur une édition haute en couleurs, qui fixe des objectifs, des envies et des émotions. Et nous rappelle combien la culture et le cinéma sont salvateurs, politiques et nécessaires.

RVA : Après deux éditions touchées par la situation sanitaire, c'est enfin votre premier festival à peu près normal en tant que président ?

Eric Roux : C'est une édition à fond ! Oui, c'était un peu particulier les deux années précédentes. Je mets les mains, les doigts, le bonhomme tout entier dans un festival qui va, on l'espère, se passer dans les meilleures conditions, sans contrainte sanitaire et sans anicroche potentielle. 

L'année dernière, vous aviez fait plus de 100.000 entrées tout de même...

C'était une très belle édition mais on est quand même un très gros festival, le plus important en termes de court-métrage. Et on a besoin que notre public vienne nous rejoindre pour assurer la vie de ce festival. Vous savez, Clermont-Ferrand est une ville de cinéphiles et c'est une vraie relation entre Clermont et Sauve qui Peut, d'avoir imaginé cette cinéphilie passionnée. On a envie de retrouver tous ces gens qui viennent pour l'occasion, pour faire vivre le festival au maximum.

2022 a été une année assez délicate pour le cinéma. Pensez-vous que le festival du court-métrage sera une parenthèse enchantée ?

Oui on l'espère ! La bonne nouvelle, c'est que ça a été long à redémarrer mais le public retourne dans les salles. J'ai été assez surpris récemment de voir une salle pleine pour un "petit film" dans une petite salle clermontoise. On ne peut qu'espérer que le festival va attirer encore plus de monde qu'en 2020, où nous avions atteint 170.000 entrées. Peut-être que nous les dépasserons cette année, ce serait chouette !

Cette année, de grands thèmes très attendus : Taiwan, pays à l'honneur, devait déjà être à l'honneur il y a deux ans, tandis que la rétrospective osée portera sur la libido... Vous avez mis le paquet !

Comme chaque année, on a mis le paquet ! C'est vrai que Taiwan est au coeur d'une préoccupation politique internationale à laquelle on est attentifs. Nous allons accueillir notamment le représentant diplomatique taiwannais à Clermont-Ferrand, parce que c'est quand même un pays essentiel dans la production cinématographique.
Quant à la libido, quoi de plus normal ? Plaire, séduire, c'est quelque chose d'essentiel, surtout dans une période où des personnes se recroquevillent sur des identités un peu étriquées. La libido est une manière de s'ouvrir aux autres et au monde.

Vous avez reçu plus de 1500 films, vous en retenez 158 en compétition. Y'a t-il des tendances, des sujets qui se démarquent cette année ?

Tout le monde se disait qu'en 2023, plein de films seraient consacrés à la pandémie ou le confinement. Et en fait, pas réellement plus. Il y a des évocations, mais ce sont souvent des choses assez délicates, assez lointaines, qui ne sont pas au coeur du sujet. C'est comme à chaque fois extrêmement varié. Ce qui fait la richesse du format court, c'est la diversité. Et il faut bosser dessus, parce que certains aimeraient bien qu'on marche tous au même pas.

Justement la diversité est un maître-mot au festival. Vous mettez la génération Internet à l'honneur avec la catégorie Pop-Up, vous représentez la communauté LGBTQ+ grâce au prix du meilleur Queer Métrage...

Mais je crois que ça a toujours été le cas ! Je suis seulement président depuis trois ans, et je vois que l'une des caractéristiques et l'une des forces du festival et du format court, c'est une capacité à accepter, diffuser, imaginer et s'émouvoir. La diversité, c'est un truc génial : pouvoir rencontrer des gens qui n'ont pas la même culture, qui ne pensent pas pareil, ça ne peut être qu'un enrichissement permanent.

Un axe fort aussi pour vous, c'est le jeune public !

Depuis 45 ans, Sauve qui peut, avec le festival, fabrique une histoire très particulière avec le cinéma, qui est une capacité à regarder, à apprécier, à critiquer. Les gens peuvent rigoler, applaudir, brocarder, et cela commence avec les tout-petits. Il y a une filiation permanente. On est très soucieux de présenter des choses pertinentes pour leur éducation et leur sens critique. Ca va les accompagner jusqu'à ce qu'ils devienent des adultes et des festivaliers à Clermont-Ferrand.

Un mot pour conclure ?

Nous attendons avec plaisir et enthousiasme le public que nous avions en 2020 au festival de Clermont-Ferrand !