Le festival du court-métrage de Clermont a refermé ses ailes samedi. Mais les Zèles du désir restent quant à elles bien ouvertes. Cette exposition réunit 34 artistes qui ont eu la même consigne : s'inspirer de l'oeuvre cinématographique ou issue de la pop culture de leur choix pour en faire un sujet artistique évoquant la libido. C'était en effet la grande thématique de l'année au festival du court-métrage de Clermont-Ferrand, et preuve en est si elle a beaucoup plu, les séances rétrospectives consacrées à la libido ont quasiment affiché complet à chaque fois.
Un thème coquin, provocateur, qui n'hésite pas à fouiller dans les secrets les plus cachés de chaque spectateur. "On vient chercher un imaginaire, une réflexion sur un sujet donné. La mise en abyme avec un film en particulier peut être intéressant." affirme Patrick Miramant, artiste et co-organisateur de l'exposition. Et il y en a pour tous les goûts : d'une Betty Boop légèrement vêtue à des toiles inspirées du Portrait de la jeune fille en feu, des métaphores à la Brokeback Mountain jusqu'à Bécassine comme on ne l'a jamais vu, la libido est aussi cinéphile.
Pour cette exposition, qui aura valu plus de 6 mois de préparation, l'équipe organisatrice a contacté des fidèles des expositions du festival. Pour beaucoup, le thème de la libido a été une source d'inspiration incroyable. Pour d'autres, ce fut plus difficile. "Nous avons un petit panel d'artistes régionaux et on leur demande s'ils veulent participer à l'exposition. Mais cette fois, certains se sont retrouvés bloqués face au sujet. Malgré tout, je pense que cinéma et libido font bon ménage." confie Patrick Miramant, qui pour sa part, a rendu hommage au sulfureux film Le Lauréat de Mike Nichols, qui avait fait scandale à sa sortie en 1967.
Déroutante, aguicheuse, cette expo a tout pour faire réagir plus d'un spectateur, qui au détour d'une toile, peut se laisser aller à un rictus, voire échapper un rire malicieux. Pour Amélie, étudiante clermontoise, elle permet "d'aborder le sexe et le désir d'une façon explicite, comme on peut le voir avec la représentation des effets du viagra par exemple. Toutes les oeuvres sont très belles et ont toutes une histoire. Cette exposition est pour moi importante, en sachant que le sexe est encore tabou". Ici, sous les Zèles du désir, pas de tabou, vous pourrez rougir à votre guise !
