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Réforme des retraites - "Macron est sourd, il n'entend pas le peuple !"

Réforme des retraites - "Macron est sourd, il n'entend pas le peuple !"
Défilé du mardi 28 mars contre la réforme des retraites à Clermont-Ferrand, des fumigènes et pétards ont été allumés / RVA

Les grèves se poursuivent plus de deux mois après le début des mobilisations. Ce mardi 28 mars, la 10e journée de manifestation nationale a été marquée par un ras-le-bol général, et une envie d'intensifier encore le mouvement, face à la réforme des retraites.

Ils étaient environ 20.000 à Clermont-Ferrand, 2000 à Vichy, 3500 à Montluçon, 800 à Issoire et 300 à Saint-Flour. Si la mobilisation est légèrement en baisse, comme en témoigne aussi les chiffres au niveau national, l'envie de faire plier le gouvernement ne fléchit pas. Au bout de cette 10e journée de manifestation contre la réforme des retraites, les opposants restent en colère et vent debout. Et encore plus après une semaine décisive qui a vu tour à tour se succéder le passage en force de la réforme avec le 49.3, le rejet des deux motions de censure à l'Assemblée Nationale et l'interview d'Emmanuel Macron qui déclare assumer sa réforme au nom du "courage" et de la "responsabilité". Pour Jade, qui fait partie des jeunes mobilisés depuis le début, cette semaine a été vécue "comme une insulte en tant que citoyenne, mais aussi comme une franche réussite, car le 49.3 montre l'échec du gouvernement."

Dans les rangs des manifestants, il y a les sceptiques. Gilles Lombard, secrétaire départemental de l'UNSA-territoriaux, résume sa pensée : "Macron ne nous entend pas, il est sourd ! Il a été élu par le peuple, et s'il ne l'écoute pas, il aura ce qu'il mérite ! " Mais il y a aussi les optimistes, comme Emmanuelle et Samia, enseignantes dans un collège d'Aigueperse : "Il y a une colère mais on est sereins parce qu'au bout d'un moment, il se passera quelque chose ! Il est dans une impasse, nous aussi, mais les gens restent très mobilisés."

Dans le cortège, François se balade à vélo avec une caritature du président de la République en vautour : "Macron ne supporte pas que les finances passent des poches des salariés aux poches des retraités. Cette réforme, c'est un déni de démocratie complet. Il nous crache à la gueule ! " Anne-Laure a manifesté debout sur le camion féministe du collectif 8 mars toute l'année. Pour elle, les femmes seront les grandes perdantes de la réforme : "Les femmes vont prendre plus cher, parce que c'est une réforme qui condamne les temps partiels, les carrières hachées, qui sont majoritairement le lot des femmes." Et de conclure par une phrase qui ressort chez tous les manifestants : "C'est par la grève et les blocages que nous serons entendus."

L'intersyndicale annonce une nouvelle journée de mobilisation le 6 avril prochain.