Il n'aura fallu que quatre petites minutes pour que le compteur se débloque. Grâce à une incursion dans la surface clermontoise, les Bretons ont pu négocier un penalty, transformé facilement par Mathis Lambourde. Mais les jeunes Auvergnats, pourtant brouillons en début de rencontre, sûrement pétrifiés par l'enjeu, s'en sont remis à un exploit personnel d'Enzo Cantero. Le milieu de terrain a joué de sa patte gauche pour croiser sa frappe et battre le gardien rennais (8e).
Malgré quelques frayeurs, le Clermont Foot est parvenu à mettre le pied sur le ballon et à poser son jeu, très collectif et altruiste, à l'image de leurs aînés en Ligue 1. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux comme SaÏf-Eddine Khaoui, Johan Gastien ou Maximiliano Caufriez mais aussi leur coach Pascal Gastien ont passé une tête en tribunes pour soutenir les jeunes pousses du club. Jouer ensemble, en équipe, c'est l'ADN du Clermont Foot.
Mais surtout, les U19 clermontois ont été portés par les 8.000 spectateurs du Gabriel-Montpied en mode "Mission Stade de France" et bien chauffés par les Nemetum Ultras qui auront fait du bruit dans le stade sans discontinuer. Et il fallait au moins ça pour réveiller un stade légèrement assoupi devant le jeu somnolent proposé en début de 2e mi-temps. Avant cette 62e minute, quand le défenseur rennais Jeremy Jacquet a éteint le public grâce à une tête sur coup-franc. Assommés mais pas abattus, les Clermontois restent sûrs de leur jeu.
Malgré tout, il y a un coup à faire, et une victoire à aller chercher. Une incursion dans la surface, quelques dribbles, un centre malin de Mohamed-Amine Bouchenna et une demie-volée acrobatique d'Ilhan Fakili suffiront à faire exploser le Gabriel-Montpied. 2-2 à la 82e minute, tout peut se passer dans cette fin de match volcanique. Deux fois menés, deux fois revenus.
Après 90 minutes sans pouvoir se départager, les deux équipes en passeront par la fatale séance des tirs aux buts. Et là, dans le stade, un silence, un vrai. Des milliers de spectateurs tremblent pour ces petits jeunes que beaucoup ne connaissaient sûrement pas avant la rencontre. Un Rennais rate, le public exulte. Puis Fakili se charge de tirer le dernier penalty clermontois, celui de la gagne, celui pour s'envoler au Stade de France. La balle rentre, le stade explose. Un volcan est entré en éruption, prêt à se faire entendre jusqu'à Paris.
Pour la première fois de l'histoire du club, le Clermont Foot atteint une finale nationale, et la fierté est extrême puisqu'elle est portée par les jeunes du centre de formation, qui tend à devenir incontournable dans le football français. En attendant, il y aura une finale à jouer contre Monaco le 29 avril en prologue de celle de la Coupe de France. Et ça se passera dans la plus grosse enceinte du pays, le Stade de France et ses 80.000 spectateurs. Un dernier match avant de pouvoir ramener la coupe à la maison.