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Des propositions et des casseroles pour la ministre Sylvie Retailleau à Clermont-Ferrand

Des propositions et des casseroles pour la ministre Sylvie Retailleau à Clermont-Ferrand
La ministre de l'Enseignement Supérieur Sylvie Retailleau lors de son passage à Clermont-Ferrand / RVA

Accueilli sous les huées de dizaines de manifestants, la ministre de l'Enseignement Supérieur Sylvie Retailleau est venue à Clermont-Ferrand pour une concertation territoriale sur la vie étudiante. Les étudiants ont pu interpeller la ministre pour faire part de leurs inquiétudes et de leurs idées.

"Je veux être aujourd'hui à l'écoute". Jeudi 1er juin, la ministre de l'Enseignement Supérieur Sylvie Retailleau est venue à Clermont-Ferrand sur le site des Cezeaux, pour la restitution de la concertation territoriale sur la vie étudiante. Cette concertation a été réclamée pour recueillir les idées des étudiants, à travers leurs fédérations, et tenter de les appliquer sur la durée du mandat d'Emmanuel Macron. Le gouvernement a émis un schéma directeur 2022-2026, décliné en 16 thèmes comme le logement, le numérique ou la mobilité internationale. Les propositions sont surtout axées sur la continuité des engagements comme le maintien des points-relais Crous, la poursuite de la politique d accessibilité au logement ou l'élargissement de l'offre alimentaire.

Mais le schéma directeur ne suffira peut-être pas à convaincre. Pendant cette concertation, les étudiants ont surtout mis l'accent sur la précarité, le sentiment d'abandon et les difficultés qu'ils connaissent en matière d'hébergement, de culture, de transport et de solidarité. Dans les revendications sont entre autres réclamés le repas au CROUS à un euro, l'accès aux équipements sportifs ou encore une réduction plus forte et plus élargie des tarifs des transports en commun pour les jeunes.

En réponse à la synthèse de cette restitution, Sylvie Retailleau a assuré que le gouvernement travaillait deja sur ces differents sujets. Elle a promis la stabilisation des postes d'enseignants, voire même un renforcement assez rapide. La ministre a tenu à mettre aussi en lumière les problématiques de santé et de solidarités, qui touchent aussi les étudiants précaires. Elle veut garantir une université "inclusive", en essayant de rendre 5 universités françaises 100% inclusives grâce à une expérimentation qui laissera davantage de place aux acteurs étudiants et associatifs.

Pour Gaëlle Baher, présidente du bureau des étudiants infirmiers, l'échange avec la ministre a été fructueux. "Elle est très ouverte et c'est appréciable car on a beaucoup de problématiques et de questionnements. On peut trouver des solutions ensemble et ça nous donne de l'espoir pour la suite, pour changer les choses".

Une casserolade et des huées pour la ministre

La ministre a en tout cas bien écouté les casseroles à son arrivée, frappées incessamment par des manifestants venus "faire du bruit pour se faire entendre d'un gouvernement qui reste sourd aux revendications". A chaque déplacement présidentiel ou ministériel en France, des manifestants et syndicalistes essaient de s'approcher des figures de l'Etat pour leur "casser les oreilles". Pour Loïc, militant étudiant, "c'est la convergence des luttes. Il y a toujours plus de libéralisation, et dans le même temps, on supprime des postes, on ferme des classes. On est mobilisés contre la réforme des retraites, mais aussi contres les projets qui cassent nos acquis sociaux."

Nicolas, syndiqué à Sud-Recherche, est venu manifester son mécontentement contre la réforme des retraites mais aussi pour montrer son inquiétude concernant son secteur : "L'enseignement supérieur de la recherche est précarisé, que ce soit au niveau du personnel ou des étudiants. Il est aggravé par la politique gouvernementale avec les conditions d'études et de recrutement, mais aussi à cause des statuts et des salaires qui stagnent."

Sylvie Retailleau nous a affirmé avoir été à la rencontre de ces manifestants à son arrivée pour leur proposer une entrevue, afin d'ouvrir la discussion. La ministre assure que les manifestants ont refusé le dialogue. Un nouveau mouvement de grève touche toute la France ce mardi 6 juin, avec plus de 250 manifestations recensées pour s'opposer à la réforme des retraites.