Près d'un million de personnes sont pauvres en Auvergne-Rhône-Alpes. C'est le constat de l'étude menée par l'INSEE en 2019 et présentée ce mardi 6 juin. Elle s'est concentrée sur la pauvreté monétaire dans la région, et elle concerne aujourd'hui 12,8% de la population régionale qui se trouve en-dessous du seuil de pauvreté évalué à 1100 euros par mois. Ce taux de pauvreté reste certes moins fort que la moyenne nationale (14,5%), tout comme le niveau de vie médian estimé à 1885 euros par mois en AURA, contre 1830 à l'échelle nationale. Malgré tout, des disparités persistent au sein de la région.
RVA
Un million de personnes pauvres en Auvergne-Rhône-Alpes !
Les personnes seules, les jeunes et les seniors plus touchés par la pauvreté / Crédits : Pixabay
L'INSEE vient de sortir une étude concernant la pauvreté monétaire en Auvergne-Rhône-Alpes. Un problème qui touche principalement les familles monoparentales, les seniors et les jeunes dans les zones rurales.
Plus de pauvres en ville, mais les territoires ruraux plus exposés
Selon les chiffres avancés par l'INSEE, les personnes considérées comme pauvres se concentrent davantage dans les quatre métropoles et les grandes agglomérations, à l’ouest et au sud de la région. A titre de comparaison, c'est la métropole de Saint-Etienne qui concentre le plus fort taux de pauvreté dans la grande région. En Auvergne, il faut davantage aller chercher dans les agglomérations de Clermont-Ferrand, Vichy et Montluçon, tandis que les bassins de Moulins, d'Aurillac et du Puy-en-Velay sont moins concernés.
Cependant, pour comprendre les enjeux économiques et sociaux de la région, il faut s'intéresser à sa démographie notamment dans les zones non-urbaines. 2,7 millions de personnes, soit 35% de la population régionale, habitent en zone rurale, que ce soit en termes de densité de population ou d'influence d'un pôle urbain. Alors que ces zones ne concentrent qu'un tiers de la population globale, elle représente tout de même un quart de la population pauvre. En 2019, en Auvergne-Rhône-Alpes, 261.300 personnes sont pauvres dans le rural, environ une personne sur dix.
Les seniors et les jeunes plus touchés par la pauvreté.
Certaines classes sociales sont davantage impactés par les problématiques économiques, notamment dans les zones hors de l'influence des grandes villes.
Les personnes les plus exposées sont les familles monoparentales (23%), les personnes seules (17,6%) et les jeunes de moins de 30 ans (13,6%) (personnes vivant dans un ménage dont le référet a moins de 30 ans).
Les femmes seules pauvres sont en majorité des retraitées, 77 % d’entre elles ayant 60 ans ou plus. Actuellement, leurs revenus proviennent des retraites et du minimum vieillesse. Pour les hommes, ce sont souvent des individus seuls, plutôt des seniors en activité non salariée ou retraités, ou des jeunes en emploi ou au chômage. Les jeunes sont plus exposés dans le rural mais les seniors pauvres sont beaucoup plus nombreux. (70400 contre 17100, 4 fois plus important).
Enfin, le niveau de vie médian d'une personne pauvre es quasiment le même, quelque soit la zone d'habitation : 900 euros en rural, contre 875 euros en urbain. L'INSEE alerte sur ces chiffres qui creusent des inégalités, notamment en fonction des professions. Les emplois agricoles, les jobs saisonniers, ou encore les artisans sont les plus touchés par la précarité.
