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Clermont-Ferrand : Une pension de famille pour les personnes les plus démunies

Clermont-Ferrand : Une pension de famille pour les personnes les plus démunies
La pension de famille Le Galoubet, vu du jardin collectif / RVA

La résidence Le Galoubet a été officiellement présentée hier. Depuis décembre 2022, elle accueille 25 personnes seules dans des studios aménagés afin de retrouver un toit, une autonomie et une réinsertion sociale.

"Pour vous, une boîte aux lettres, ça ne signifie pas grand-chose, mais pour eux, ça veut dire beaucoup." Philippe Pelletier a le sens de l'image pour promouvoir le Galoubet. Le président du directoire de la fédération Habitat et Humanisme est venu à Clermont-Ferrand pour inaugurer officiellement cette pension de famille, rue Vaucanson. Ce batiment ouvert depuis décembre 2022 composé de 25 studios reloge des personnes seules, qui ont vécu à la rue ou au 115, et qui peuvent désormais profiter d'un logement décent. Majoritairement des hommes, ces résidents au parcours compliqué qui ont entre autres connu l'alcool, la drogue ou l'extrême précarité, peuvent bénéficier d'une durabilité, en restant autant de temps qu'ils le souhaitent. "C'est une petite révolution sociale dans notre pays !" s'exclame Philippe Pelletier. "Hier quand on s'occupait des sans-abris, on se contentait de les mettre à l'abri la nuit puis on les remettait à la rue. Aujourd'hui, l'idée est de loger, de donner une clé, afin de poser son sac pour souffler et progressivement se reconstruire".

Pour cette résidence, Habitat et Humanisme a fait le choix d'un bâtiment noté A, le haut niveau du DPE. Grâce à un mix bois et béton, cette résidence de cinq étages respecte au mieux les normes environnementales, pour le bien des habitants selon Yves Demoustier, président d'Habitat et Humanisme Auvergne : "Ce logement est un bâtiment passif, c'est à dire qui permet des charges énergétiques réduites et donc à bas coûts." Malgré les problèmes d'approvisionnement des matériaux, le chantier a été livré dans les temps. Impact environnemental et social surtout, puisque deux travailleuses sociales, dont les salaires sont financés par l'Etat, accompagnent les habitants de la résidence. "Pour nous, l'important, c'est la mixité sociale. Etre ici, c'est essentiel en termes de mobilité, de services administratifs et d'inclusion sociale."

Richard, 74 ans, est un ancien alcoolique qui a réussi à sortir de son addiction. Après avoir vécu dans plusieurs logements touchés par l'insalubrité et l'insécurité, cet habitant du Galoubet a enfin trouvé son chez-lui : "On a une sécurité ici. On est contents d'être suivis, de trouver une personne pour faire nos papiers, pour nous aiguiller. Quand il y a une structure accompagnée, c'est quand même mieux !" Un propos soutenu par Philippe Pelletier : "Il y a une phrase insupportable chez Habitat et Humanisme : "Logement des pauvres, pauvre logement". Il n'est pas question qu'on aille dans cette voie, au contraire. Nous pensons qu'il faut des logements de qualité qui exprimeront la solidarité de la société à leur égard." La pension de famille, l'avenir du logement social en France ? Habitat et Humanisme y croit dur comme fer et entend continuer le développement de plusieurs pensions partout en France, où les besoins se feront sentir.

Richard, dans son studio au Galoubet