A Clermont-Ferrand, Vichy, Gannat, Ambert, Issoire ou Riom, un seul mot d'ordre : apaiser les tensions. Hier, les sirènes ont retenti à midi dans de nombreuses mairies de France et d'Auvergne, en marge des rassemblements d'élus. Sur appel de l'association des maires de France (AMF), ils ont sommé l'Etat de "rétablir l'ordre républicain". En effet, les violences se sont intensifiées depuis une semaine, attisées par la mort du jeune Nahel, 17 ans. Après un refus d'obtempérer, l'adolescent a été abattu par un policier, à Nanterre, provoquant ainsi une révolte nationale instantanée.
Depuis plusieurs jours, des magasins sont pillés, des voitures et des poubelles incendiées et des institutions saccagées. Une situation également visible en Auvergne comme à Cournon ou à Montluçon, où plusieurs batiments ont été la cible de dégradations. Mais c'est particulièrement à Clermont-Ferrand, et notamment dans certains quartiers, où plusieurs actes de vandalisme se sont déroulés. A Croix-de-Neyrat, l'école maternelle et la maison de quartier ont été victimes d'un incendie tandis que la bibliothèque départementale a subi un départ de feu avorté. Elle restera tout de même fermée pendant un mois. Dans le quartier des Vergnes, c'est l'épicerie solidaire qui a été détruite par les flammes, provoquant le désarroi des habitués. Des véhicules ont aussi été ravagés par le feu.
Au-delà des dégâts matériels, la situation inquiète sur le plan humain. Vincent Jeanbrun, le maire de l'Häy-les-Roses dans le Val-de-Marne, a été victime d'une attaque par des émeutiers à son propre domicile. Sa femme et l'un de ses enfants se sont blessés en voulant s'enfuir de la maison. Ce cas-là, les élus de toute la France craignent qu'il ne soit pas isolé. Hier à Vichy, le maire Frédéric Aguilera entouré des édiles des 38 communes de l'agglomération, a appelé à "une mobilisation civique" pour enrayer "cette spirale de violences" et retrouver "une cohésion". Même son de cloche dans les autres communes, comme à Riom où le maire Pierre Pécoul désire "un retour à la normale le plus rapidement possible".
Ces dernières heures, la situation est un peu retombée. Mais les braises ne semblent pas encore éteintes, la colère étant toujours ardente.