C'est l'une des grandes nouveautés de cette rentrée scolaire 2023-2024, côté professeurs cette fois. Alors que l'attractivité du métier est remise en cause depuis plusieurs années désormais, l'Education Nationale espère enrayer la spirale négative avec une mesure forte : revaloriser les salaires. Dès cette année, plus aucun enseignant ne devrait avoir de rémunération nette en dessous de 2100 euros. L'ensemble des professeurs bénéficient d'une hausse inconditionnelle de leur salaire, quels que soient leurs statuts (titulaire, contractuel, ou stagiaire). Ces revalorisations s'effectuent sans condition d'au moins 125 euros nets par mois. Elles concernent aussi les enseignants du premier comme du second degré et sont aussi amplifiées en fonction de l'ancienneté. Selon le rectorat de l'académie de Clermont, "l'objectif est atteint" pour cette rentrée 2023. La prime d'atractivité en début de carrière a également été revalorisée. Pour les professeurs néo-titulaires par exemple, la rémunération atteint 2102 euros nets et même 2466 euros nets pour ceux travaillant en zones REP+.
Cependant, la carotte sera-t-elle suffisante ? Pour cette rentrée, la promesse était faite de n'avoir aucun manquement, et que chaque classe soit pourvue d'un professeur. Mais rien n'est moins sûr quant à des absences au cours de l'année. Selon Peggy Voisse, directrice des Ressources Humaines au rectorat, "il y a quelques trous dans la raquette, mais seulement dans quelques disciplines et sur des volumes d'horaire faibles". En d'autres termes, s'il y a des absences ou des cours non assurés, ce phénomène devrait être assez rare.
De même pour les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Après plusieurs mouvements de colère ces dernières années, concernant la reconnaissance de leur statut au sein de l'Education Nationale, cette année pourrait enfin être la bonne. Les AESH , dont "le travail invisible permet aux élèves d'être en inclusion", d'après le recteur Karim Benmiloud, sont enfin davantage pris en compte. Ils connaissent aujourd'hui une évolution indiciare grâce à une nouvelle grille mise en place, mais également une CDIsation pour les AESH ayant au moins trois ans d'expérience. Ils pourront aussi profiter d'une nouvelle indemnisation de fonctions de 1529 euros bruts par an. Aujourd'hui, il existe 1890 AESH dans l'académie mais certaines zones restent plus difficiles à pourvoir.
Des risques de tension en fin d'année civile sur les AESH et les enseignants pourraient surgir mais Peggy Voisse l'assure : "L'essentiel des besoin est couvert. nous n'avons pas de manque de moyens." De bonne augure pour les 215.852 élèves de l'académie de Clermont-Ferrand.