Avant la rentrée scolaire, le ministre de l'Education Nationale Gabriel Attal a jugé opportun de rappeler les règles en vigueur concernant la laïcité à l'école. En s'appuyant sur une loi de 2004, il a déclaré que le port de l'abaya était proscrit dans les établissements scolaires. La décision a été suivie par le Conseil d'Etat, qui a validé hier l'interdiction de l'abaya à l'école. Dans l'académie de Clermont-Ferrand, cette question n'était pas un sujet majeur au moment de la rentrée. Le recteur de l'académie Karim Benmiloud a même estimé qu'il n'y avait que des épi-phénomènes sur l'abaya dans les écoles auvergnates, qui se réglaient majoritairement en interne et dans le dialogue.
Mais il fallait bien une exception. Et elle a pris une tournure assez grave. Le proviseur du lycée Ambroise-Brugière, à Clermont-Ferrand (63), a été menacé de mort par le père d'une lycéenne. Elle s'était présentée, vêtue d'une abaya, à son établissement, qui lui a refusé l'accès en raison de sa tenue. Déjà vécue en début de semaine, la situation s'est répétée ce jeudi 7 septembre.
Son père a alors appelé l'établissement, en proférant de nombreuses menaces de mort à l'encontre du proviseur. Des propos pris très au sérieux puisqu'une plainte a été déposée. L'individu a été placé en garde à vue au commissariat de Clermont-Ferrand. Il pourrait faire l'objet de poursuites judiciaires. Le proviseur a quant à lui reçu le soutien de l'Education Nationale et du ministre Gabriel Attal en personne. De son côté, le président de région Laurent Wauquiez a annoncé qu'une équipe de sécurité allait être déployée "sur le lycée Ambroise-Brugière, afin d'apporter de l'apaisement et de la sécurité".
Ce vendredi 8 septembre, Laurent Wauquiez et Garbeil Attal se retrouvent à Meyzieu, dans le Rhône, pour inaugurer le lycée Arnaud-Beltrame, du nom du gendarme abattu par un terroriste en 2018. Ils auront l'occasion d'évoquer la situation brûlante qui s'est déroulée à Clermont-Ferrand.