Grand changement au Parc des Sources de Vichy. Dans le cadre d'un vaste programme de rénovation, la Ville a procédé à l'abattage d'environ 120 arbres du 4 au 8 septembre. Des arbres qui, quoi qu'il arrive, auraient du être enlevés pour des questions de sécurité. Le maire Frédéric Aguilera dressait déjà un état des lieux en mai dernier : "On a fait un bilan sanitaire pour commencer à redonner de la vivacité à ce parc. Si on ne le fait pas, dans quelques années, tout le parc va s’effondrer sur lui-même d’une certaine manière".
Sauf que l'abattage de ces arbres bicentenaires n'est pas du goût de tous. Des opposants au projet ont mené plusieurs manifestations et fait circuler des pétitions pour s'opposer à ce projet municipal. Julien Lachèze, membre du Groupe national de surveillance des arbres Vichy (GNSA), dénonce notamment certains arguments : "Les affirmations de la mairie sont floues, vooire démagogiques. Les arbres les plus dangereux, les plus malades ont déjà été abattus. Pour les autres, il y avait des solutions alternatives. Comme le dit Georges Fetterman, président de l'associatiion A.R.B.R.E.S qui nous soutient, il fallait conserver l'existant. On a la chance d'avoir cette canopée en centre-ville, c'est un îlot de fraîcheur. En tout cas, ça l'était avant la phase d'abattage."
Et pourtant, la plupart des habitants ou des opposants à l'abattage admettent qu'un rafraichissement du Parc des Sources est nécessaire : "On n'est pas contre le projet de rénovation, il y a en effet des problèmes au niveau des sols, on peut refaire les galeries et les kiosques... Mais la grande majorité des arbres est en bonne santé et ne représente aucun danger pour les habitants".
"Notre priorité c'est de sauver ces arbres !" : l'abattage des arbres au Parc des Sources fait polémique à Vichy
La semaine dernière, un chantier a été mené au Parc des Sources de Vichy pour abattre 120 arbres jugés malades ou fragiles. Mais la décision a fait tiquer dans la ville thermale, si bien que la polémique enfle et prend même des proportions inconsidérées.
"Un arbre ce n'est pas un banc public !"
De leur côté, les élus locaux d'Europe Ecologie les Verts (EELV) ont déclaré soutenir le projet, en estimant qu'il "est le rattrapage duu désengagement de l'Etat envers son patrimoine" Sur ce point, le GNSA rejoint les élus sur l'idée que le parc était mal géré par l'Etat. Mais il conteste les solutions choisies : "Ce n'est pas parce que l'entretien était mauvais ou manquant qu'il faut abattre la canopée." remarque Julien Lachèze. "Un arbre peut vivre encore plusieurs décennies du moment qu'on s'en occupe bien. Et le service espaces verts de Vichy en est tout à fait capable."
Selon lui, le problème vient de la considération portée au vivant et à la végétation, pourtant florissante à Vichy. "On considère les arbres comme du mobilier urbain. On se dit que si on en coupe un et qu'on en replante deux, ça va suffire. Sauf qu'on abat des arbres de haute tige qui abritent de la biodiversité. Les arbres qui sont replantés sont beaucoup plus petits, avec toute l'incertitude sur la maturité suffisante qu'ils pourraient atteindre."
Militants enchaînés et menaces de mort
Jeudi 7 septembre, quelques militants se sont enchaînés aux arbres pour protester contre les travaux.Julien Lachèze relève le courage des militants qui ont selon lui, mené une action assez forte pour répondre aux moyens déployés pour l'abattage. Cependant, la polémique est allée beaucoup trop loin. Un message anonyme, comportant des menaces de mort, a directement visé le maire Frédéric Aguilera. Grâce à la vidéoprotection, l'auteur du message a été rapidement appréhendé par les forces de l'ordre. IL sera jugé en novembre prochain. Frédéric Aguilera a répondu aux menaces sur sa page Facebook : "En démocratie, le débat oui, la violence non !" Même son de cloche pour Julien Lachèze, qui condamne fermement les menaces de mort.
Alors après la première phase d'abattage, que va t-il se passer ? En tout, ce sont 180 arbres qui sont dans le viseur. Il en resterait donc une soixantaine."Notre priorité c'est de sauver ces arbres !" s'exclame Julien Lachèze. "Nous ne sommes pas dans le "zero abattage", il faut identifier au fil de l'eau les arbres trop malades. Là, en abattant 120 arbres, ce n'est pas le cas." De nouvelles mobilisations sont donc à prévoir.