Des panneaux d'entrée de ville ont été retournés en Haute-Loire, dans le Cantal ou le Puy-de-Dôme ces derniers jours. C'était le cas au Pertuis, à Nébouzat ou à Job par exemple. Une métaphore visuelle en guise d'avertissement de la part des agriculteurs pour dire qu'on marche sur la tête. Hier, les agriculteurs se sont rassemblés sur appel des syndicats, pour mener une action dans différentes grandes surfaces. Le but : cibler tous les produits, dans les rayons viande et laiterie, qui ne sont pas d'origine française.
Par une opération de réétiquetage, les agricuteurs ont aussi voulu dénoncer les tarifs en vigueur, qui selon eux, ne permettent pas de rémunérer au juste prix les professionnels du secteur. En juin dernier, une action similaire a déjà eu lieu au supermarché Carrefour de Thiers, dans le Puy-de-Dôme. David Chaize, éleveur à Bort l'Etang (63), prévenait déjà : "Ce ne sont pas des ennemis, mais ce sont des gens qui ne sont pas honnêtes et qui ne jouent pas le jeu d'aider les producteurs français. On a un métier passion, mais la passion ça ne suffit pas. On a besoin d'un revenu qui rémunère correctement, de prendre quelques vacances, notamment pour attirer des jeunes vers la profession".
Ce lundi, la FNSEA63 a été reçue en préfecture du Puy-de-Dôme pour justement prévenir des risques de ces pratiques commerciales. Elle estime que la loi Egalim 2, qui vise à protéger la rémunération des agriculteurs, notamment grâce à un équilibre des relations commerciales, n'est actuellement pas respectée. Le préfet Joël Mathurin, qui nous a assuré lors de sa prise de poste vouloir "éviter le sentiment de relégation" du monde rural, a dû prendre quelques notes suite à cette journée d'action.
Le collectif agricole, qui réunit la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs, s'inquiète : « La France est aujourd’hui dépendante d’autres pays pour subvenir à l’alimentation de sa population. Nous avons perdu notre souveraineté alimentaire ». En tout cas, les principaux concernés ne devraient pas arrêter de sitôt les actions de ce type.