C'est la députée de la deuxième circonscription du Puy-de-Dôme Christine Pirès-Beaune qui a été dans les premières à tirer la sonnette d'alarme. Quand elle évoque la situation de la prison de Riom (63), elle n'hésite pas à parler de "catastrophe absolue", comme elle l'a écrit dans une lettre adressée au directeur général de l'administration pénitentiaire. Elle estime que "l'urgence de la situation a atteint un seuil difficilement qualifiable".
Un coup dur pour ce établissement sorti de terre en 2016, censé être l'un des centres pénitentiaires les plus modernes de France. Sauf que derrière son écrin de batiment modèle, plusieurs dysfonctionnements, considérés comme des "manquements graves", sont pointés du doigt. Et le premier problème, c'est la surpopulation. Actuellement, le centre compte 650 détenus, pour 575 places initiales, selon le syndicat FO Justice. La surpopulation carcérale est un problème majeur au niveau national, mais la situation à Riom surprend. En effet, la batonnière du barreau de Clermont-Ferrand Isabelle Dubois avait noté "aucun souci majeur" lors de sa visite inopinée en mars dernier, avec 582 personnes incarcérées à l'époque.Déjà existant il y a quelques mois, obligeant la direction à investir dans des lits superposés, le phénomène de surpopulation s'est donc accéléré.
Autre point noir : l'état des cellules. Selon le syndicat FO Justice, des fenêtres seraient cassées ou trop fragiles, parce qu'elles sont "non conformes". Une vingtaine de cellules seraient même complètement fermées, amplifiant davantage la surpopulation. Des détenus seraient alors obligés de dormir sur des matelas à même le sol, dans des chambres collectives.
Si en mars 2023, la contrôleuse générale de lieux de privation de liberté ne considérait pas la prison de Riom dans la liste des centres où les conditions de détention sont mauvaises, aujourd'hui cette vision pourrait bien être réactualisée.