Après la ville voisine de Cusset, c'est au tour de celle de Vichy d'équiper sa police municipale avec des armes létales. La décision a été votée lors du conseil municipal du mardi 5 décembre, sur proposition du maire Frédéric Aguilera. Soucieux de remettre "la prévention" et "la répression" au coeur du métier de policier municipal, afin d'assurer la sécurité des agents et une tranquillité à sa ville, l'élu avait lancé l'idée il y a de cela plusieurs mois, non sans susciter quelques débats. Car en effet, l'idée d'armer les policiers avec des équipements pouvant provoquer la mort ne fait pas consensus.
A commencer au sein de l'opposition municipale, qui questionnait encore cette semaine l'intérêt d'un tel dispositif. Selon les groupes tournés politiquement à gauche, qui se sont abstenus de voter, le coût de ces équipements mais aussi les besoins réels étaient au coeur des interrogations. Frederic Aguilera en a exprimé la nécessité, s'appuyant notamment sur les chiffres des interventions.
Instauré en 2021, le Groupe Local de Traitement de la Délinquance (GLTD) réfléchit à la sécurité de la ville de Vichy en réalisant des points d'étape réguliers. En septembre dernier, un bilan des deux premières années a été effectué. Après deux ans d’existence du GLTD, 5 406 opérations de police judiciaire ont été menées dans le centre-ville vichyssois. Cela représente une moyenne de sept par jour, mais aussi 700 interpellations, dont 289 débouchant sur des comparutions immédiates.
La multiplication des interventions explique aussi l'agrandissement de la flotte de vidéoprotection, ainsi que l'extension de l'amplitude horaire des agents. Forcément, la police municipale est davantage exposée, ce qui justifie cette nouvelle mesure selon le maire de la commune.
L'équipement devrait être effectué avant l'été 2024, après la validation d'une formation de la part des agents concernés. Ce sera juste avant la tenue des Jeux Olympiques de Paris. Une période pendant laquelle les forces de l'ordre vont être fortement mobilisées.
