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A Clermont-Ferrand, les enseignants en grève :  "On n’a pas de tracteur, mais on a des ministres qui pourraient servir de lisier !" 

A Clermont-Ferrand, les enseignants en grève :  "On n’a pas de tracteur, mais on a des ministres qui pourraient servir de lisier !" 
Aux côtés des syndicats et des professeurs, plusieurs lycéens se sont joints au mouvement, exprimant eux aussi leur colère © Myrtille LB. - RVA

À 10 heures ce matin, ils étaient près de 700 à se rassembler sur la place Delille. La mobilisation a réuni divers syndicats de l'éducation, des enseignants du primaire à l'université ainsi que des lycéens, tous unis par une profonde indignation.

À 10 heures, sur la place Delille, les manifestants se mettent en marche en scandant le slogan : "On n'a pas de tracteur, mais on a des ministres qui pourraient servir de lisier".

La colère est palpable parmi les syndicats et les professeurs, comme en témoigne Frédéric Canguilhem, secrétaire académique pour la CGT Éduc'action à Clermont-Ferrand et enseignant en mathématiques au collège : "On n'est pas seulement mobilisés pour garder notre carrière, mais c'est pour que l'ensemble de la population comprenne que les réforme qui passent se font à l'envers de l'intérêt commun ".

C'est aussi un cri de désespoir que les manifestants veulent faire passer. Pour eux, les ministres ont beau se succéder, les mesures sont prises à la vollée sans penser aux conséquences. Référence aux mesures prises de l'ancien ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, et son plan intitulé le "choc des savoirs". Le nouveau Premier ministre cherche à rétablir l'autorité à l'école et à réintroduire l'excellence scolaire. Mais des mesures telles que le port de l'uniforme en classe, un vrai brevet des collèges et des classes intermédiaires pourraient entrainer des supressions de postes.

Ces propositions suscitent la contestation des manifestants qui craignent qu'elles ne désorganisent les établissements et n'aggravent la relégation sociale des élèves en difficulté. Frédéric exprime son scepticisme en soulignant : "Travailler avec des groupes de niveaux, alors qu'on sait que ça ne fonctionne pas."


50 postes seraient supprimés dans l'académie

En France, la disparition prévue d'environ 650 postes dans le 1er degré impacte également l'académie de Clermont-Ferrand. Cette décision se traduit par la suppression de 50 postes en maternelle et dans le primaire, dont 14 dans le Puy-de-Dôme.

Les lycées, tels que Virlogeux à Riom ou encore  Montdory à Thiers, font face à des menaces de fermeture de classes. Ces mesures sont vivement critiquées, qualifiées de désorganisation délibérée et de tri sélectif des élèves.

Frédéric Canguilhem ironise en déclarant : "C'est l'année des JO, eh bien nous sommes déjà champions d'Europe. Champions d'Europe du nombre d'élèves par classe en primaire et en secondaire. Et champions d'Europe de la baisse de salaire des enseignants, qui atteint -15% par rapport à la moyenne des pays de l'OCDE."

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