Après les manifestations des agriculteurs, qui ont notamment engendré des blocages et des barrages la semaine dernière, les agriculteurs bio expriment à leur tour leur mécontentement.
Ils soulignent les difficultés du monde agricole, marqué par des revenus insuffisants et des conditions de travail précaires. Les représentants des organismes ont fermement souligné qu'ils ne se ralliaient pas aux méthodes d'action contraires à leurs valeurs. Ils fustigent aussi la FNSEA d'avoir céder aux lobbies agro-alimentaires sur la question des revendications des agriculteurs.
Il existe près de 66 000 fermes biologiques en France
L'agriculture biologique, est un système qui rencontre de plus en plus d'adepte en France. Il représente 16 % des fermes françaises, dont 200 dans le Puy-de-Dôme comme tient à le préciser, Nathanaël Jacquart, coprésident de Bio 63 et président de la FRAB AURA.
Face aux déclarations gouvernementales précédentes, qualifiées de "fausses annonces" visant à "canaliser les troupes", Bio 63 et la Confédération paysanne s'unissent : "Il est important de présenter des solutions d’urgence tout en réfléchissant à un projet plus global. Car si on ne va pas au coeur des problématiques on aura les mêmes problèmes dans les mois à venir et peut être pire."
Les grands groupes agro-industriels et chimiques sont ceux qui profitent de cette situation
La vente de produits biologiques connaît des difficultés, notamment en raison des problèmes de pouvoir d'achat, ce qui rend crucial un soutien supplémentaire aux producteurs bio. Même avec l'aide des députés pour prévoir des aides financières, estimées à 270 millions d'euros pour 2023, celles-ci ont été retirées lorsque le projet de loi de finances a été adopté via le 49/3. Bio 63 et la confédération paysanne souheterait que ce projet voit le jour.
De même, ils aimeraient relancer le plan Ecophyto, en mettant l'accent sur la réduction des produits phytosanitaires : "On en retrouve partout, même dans l’eau en bouteille minérale" s'indigne Nathanaël.
De plus, les agriculteurs sont pressurisés pour produire à moindre coût : « Pour les politiques nationales et européennes, il faut produire à moindre coût. Mais si on baisse nos prix, on va vers de l’industrialisation avec tous ses dégâts collatéraux. Donc tant pis pour l’environnement." explique Nathanaël tout en poursuivant : "il faut trouver la porte de sortie et reprendre un modèle agricole qui va permettre de se transformer tout en prenant en compte ces questions de biodiversités."