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« Faites des parents » : le CHU de Clermont-Ferrand à la recherche de donneurs face aux demandes de PMA

« Faites des parents » : le CHU de Clermont-Ferrand à la recherche de donneurs face aux demandes de PMA
7.600 femmes sont en attente d'un don de spermatozoïde © X.GRUMEAU - RVA

À Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), un stand s'est installé pour sensibiliser aux dons de spermatozoïdes et d'ovocytes.

Ce lundi 7 octobre, l'Agence de biomédecine a installé son stand près de la place de Jaude à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Celle-ci réalise un tour de France pour sensibiliser au don de gamètes (spermatozoïdes, ovocytes) et ainsi réduire les délais d'attente.

Depuis la loi de bioéthique ouvrant la PMA à toutes les femmes en 2021, la demande a été multipliée par six. Alors pour recruter de nouveaux donneurs et donneuses, l'Agence nationale de biomédecine sort les grands moyens. Dans leur mini-van, médecins et témoins tentent de convaincre.
 

Une pénurie de dons à Clermont-Ferrand

Clermont-Ferrand et neuf autres villes de France ont été choisis pour le « Faites des Parents, le tour ». Dans la capitale Auvergnate, il y a une vraie pénurie de donneurs et de donneuses. La docteur Charlène Gouhier, médecin biologiste au CHU Estaing, affirme qu'il y a jusqu'à "18 mois d'attente pour les dons de spermatozoïdes et deux ans pour les dons d'ovocytes". Une situation sous-tension, notamment sur la demande en spermatozoïdes envers les couples de femmes et les femmes seules.

À savoir aussi que les receveurs peuvent demander que les donneurs soient de la même ethnie qu'eux. Les médecins tentent de faire des appariements pour que les futurs enfants ressemblent à leurs parents. Problème, les profils de donneurs ne sont pas assez hétérogènes et la demande s'accroît.
 

Un acte de générosité

Johan a donné à Clermont-Ferrand il y a quelques années. Il a vu le don comme une opportunité face au constat qu'il n'aurait pas d'enfants. Et surtout, il a constaté que certains de ses proches avaient des difficultés à trouver des dons de spermatozoïdes. Ce Clermontois n'en tire aucune fierté, plutôt une forme de générosité.

« Ce n'est pas parce qu'on n'a pas pu [avoir d'enfant] qu'on est condamné.
Ni condamné à être triste. »

Johan, donneur de spermatozoïdes

Si les donneurs restent anonymes au moment de leur don, les enfants qui en sont issus auront le droit de connaître leur parcours et donc l'identité du donneur à l'âge de 18 ans. Johan n'y voit pas d'inconvénient, au contraire : " Ça me soulage. Savoir d'où on vient, ça peut soulager, sans forcément savoir de qui on vient ".
 

Des critères précis pour donner

Les hommes peuvent donner s'ils sont âgés entre 18 et 45 ans. Le donneur ne doit pas être porteur de maladie génétique et la qualité spermatique doit être suffisante. Les femmes peuvent donner leurs ovocytes de 18 à 38 ans avec une réserve ovarienne suffisante.

Pour un don de spermatozoïdes, cela se déroule en quatre rendez-vous, étalé sur un mois. Prélèvements, rendez-vous avec un ou une psychologue et suivi génétique du donneur. Pour le don d'ovocyte, c'est un peu plus lourd avec un suivi gynécologique en plus. Les femmes doivent ensuite réaliser une simulation d'ovulation avec un traitement de deux semaines puis la ponction des ovaires au CHU Estaing.

X.GRUMEAU