C'est un film attendu qui sort sur les écrans de cinéma français ce mercredi. "Louise Violet" raconte l'histoire d'une institutrice exerçant en 1889 son métier dans un petit village Auvergnat. Celle-ci a pour mission d'imposer l'apprentissage aux enfants dans un village qui n'a jamais envoyé les jeunes à l'école. La jeune maîtresse va donc devoir s'imposer.
Pour incarner le rôle principal de Louise Violet, le réalisateur Éric Besnard a choisi l'actrice Alexandra Lamy. Ils nous racontent comment le film s'est construit, son tournage dans le Puy-de-Dôme et les messages qu'ils souhaitent véhiculer.
Découvrez la bande-annonce de LOUISE VIOLET, d'Eric Besnard, avec Alexandra Lamy, Grégory Gadebois, Jérôme Kircher, Jérémy Lopez et Patrick Pineau.
— Apollo Films (@Apollo_Distrib) September 16, 2024
Au cinéma le 6 novembre.#LouiseViolet cc @Alexandra_Lamy pic.twitter.com/UqGNahnlZU
X.GRUMEAU - RVA : Quels ont été les motivations pour la réalisation de ce film ?
Éric Besnard, réalisateur : Ça fait un moment qu'en tant que cinéaste, je réfléchis sur le modèle français. Qui sommes-nous ? D'où venons-nous ? C'est ce qui m'avait amené à faire le film Délicieux sur le premier restaurant de France. Cent ans après, dans la Troisième République, on parle beaucoup d'éducation. C'est un film politique, pas dans le sens de la polémique, mais plutôt celui de la vie de la cité. Je crois que l'Histoire nous apprend beaucoup de choses.
"J'ai d'abord voulu faire un film sur l'éducation.
Puis je me suis rendu compte que c'était un film féministe."
RVA : Que voulez-vous dire avec ce film ?
E.B : Rien n'est acquis. L'école publique, c'est comme la démocratie. Il a fallu énormément de temps pour y arriver et ça peut se perdre très facilement. L'histoire du monde le montre. Si on n'y fait pas attention, ces acquis-là ne sont pas éternels. La clé, elle est là.
RVA : Ce rôle d'institutrice, est-ce qu'il a été inspiré par vos professeurs ?
Alexandra Lamy, actrice : C'est un professeur de français qui donnait des cours de théâtre, qui m'a poussé à faire ce métier. Il m'a aidé à passer le conservatoire. C'est génial d'avoir un prof qui vous a marqué et qui a changé votre vie. On passe presque plus de temps avec un instituteur qu'avec nos parents, surtout quand ils travaillent. J'ai eu des profs qui ont été des tournants essentiels dans ma vie.
"Quand j'étais enfant, j'ai dû avoir envie de devenir maîtresse d'école, comme beaucoup."
RVA : Comment avez-vous préparé ce rôle ?
A.L : La Commune, c'est une période, je ne connaissais absolument pas. J'ai évidemment lu, j'ai demandé des conseils à Éric, je me suis renseigné sur cette femme. Ce personnage, rien ne lui fait peur. Et ça, c'est hyper important, elle peut faire face. Il y a quelque chose de très fort chez elle.
E.B : C'est une femme qui a peur de ressentir des émotions. Quand vous avez perdu quelque chose, il n'y a rien de pire que de retrouver de l'affect. D'un seul coup, vous redevez fragile. Le talon d'Achille, c'est l'autre.
RVA : Alexandra, vous avez passé une partie de votre enfance en Auvergne. Le tournage dans le Puy-de-Dôme vous a rappelé des souvenirs ?
A.L : Je connaissais petite, car j'avais de la famille du côté de mon père en Auvergne. J'ai le souvenir de grandes tablées avec beaucoup de nourriture (rire). La promenade dominicale avec les grands-parents. L'Auvergne avec ses volcans, j'ai eu très envie de faire une rando pendant le confinement.
RVA : Comment s'est passé le casting des enfants Auvergnats ?
E.B : En dehors de la fille de Grégory Gadebois, tous les enfants viennent d'ici. La plupart des acteurs sont des amateurs, des locaux. Pour le petit Jules, je le trouvais presque trop beau pour le film. Je l'imaginais un peu moins beau (rire). Mais il avait une telle grâce que ça ne se refuse pas.
Le film est projeté dès ce mercredi 6 novembre au Ciné Jaude, Pathé Aubière, CGR Le Paris, CGR Val Arena, Le Gergovie (Cournon-d'Auvergne), le Cinéma Arcadia (Riom) et le Modern (Issoire).