Plusieurs députés de l'Assemblée Nationale ont fait le déplacement ces derniers jours jusqu'à Clermont-Ferrand. D'une part, pour montrer leur solidarité avec les salariés de Michelin dont deux usines sont menacées de fermeture. D'autre part, pour rappeler les recours possibles au niveau législatif. André Chassaigne, députée du Puy-de-Dôme, Marianne Maximi, députée du Puy-de-Dôme, ont été rejoints hier par Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne et présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale.
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André Chassaigne (PCF) était présent lors du piquet de grève du vendredi 8 novembre devant le site Michelin de la Combaude à Clermont-Ferrand. Le député du Puy-de-Dôme rappelle que l'entreprise de pneumatiques a reçu plus de 50 millions d'aides publiques pour la recherche et le développement. Celui-ci pointe du doigt les choix de direction du groupe Michelin, surtout après avoir créé un certain paternalisme avec ses employés.
Michelin, c'est l'Auvergne. On est très attaché à l'entreprise. J'ai passé ma jeunesse dans les cités Michelin à Aubière, je suis fils d'ouvrier Michelin... C'est une entreprise qui nous a fait vivre à son rythme. Mais cela ne doit pas nous empêcher de laisser faire ces fermetures.
André Chassaigne
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Ce mercredi, lors de la manifestation organisée au siège de Michelin, place des Carmes, la députée insoumise Marianne Maximi a réaffirmé sa volonté de porter des lois qui permettraient de justifier les aides publiques accordées aux entreprises. Et notamment le fait que de l'argent public servirait à payer les actionnaires du groupe et pas les travailleurs.
On parle beaucoup du coût du travail en France. Non, ce qui coûte très cher, c'est le coût du capital. Que produisent les actionnaires dans une entreprise ? Rien. Sans salarié et sans travailleur, il n'y a pas de profit. On a besoin de conserver ses emplois sur tous les sites Michelin.
Marianne Maximi
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Mathilde Panot, cheffe de file de La France Insoumise à l'Assemblée nationale, était présente à Clermont-Ferrand hier après-midi. L'élue du Val-de-Marne a fustigé la politique libérale du gouvernement et le manque de vérifications dans l'attribution des aides aux entreprises.
Quand vous avez des gens qui reçoivent le RSA, le chômage ou des prestations sociales, vous avez douze contrôleurs et on explique qu'il y a des fraudeurs sociaux. Mais quand des multinationales, qui reçoivent des millions d'argent public, il n'y a aucun contrôle derrière. Cette situation doit s'arrêter. Michelin doit soit rendre l'argent, soit faire en sorte que les usines de Cholet et de Vannes ne ferment pas. Si on laisse ça passer, d'autres emplois seront détruits dans notre pays. Et on ne peut pas l'accepter.
Mathilde Panot