Cette semaine, il n'y a pas que les températures qui ont chuté à Clermont-Ferrand... il y a aussi la neige qui a montré ses premiers flocons. Si pour l'instant, il n'y a pas besoin de sortir les chasse-neige, la métropole clermontoise s'y prépare depuis plusieurs semaines. Nouveau camion déneigeur, stock de sel, équipements hivernaux, Clermont Auvergne Métropole a investi plus de 300.000 euros cette année pour assurer le prochain hiver.
Des agents aux aguets
C'est tôt le matin, vers 9 heures, que la métropole de Clermont-Ferrand a convié ses équipes pour une revue d'effectif et une présentation de sa viabilité hivernale. Olivier Bianchi, manteau bien ajusté, l'assure avec humour "C'est pour me faire les pieds que vous m'avez demandé de venir aussi tôt ?". Mais le maire et président de Clermont Auvergne Métropole veut défendre le service public et dire avec fermeté que "oui, les déneigeuses passent, mais il y a une hiérarchie des routes".
Mais Olivier Bianchi ne veut pas tirer la couverture vers lui. Non, cette année, ce sont les agents d'astreinte qui sont mis en avant pour leur travail passé et à venir. Une centaine de personnes qui œuvre jour et nuit pendant l'hiver pour s'assurer que les routes sont sécurisées, en cas de neige ou de verglas.
Une centaine d'agents sont d'astreinte durant l'hiver © X.GRUMEAU - RVA
"On ne peut pas être partout"
Parmi eux, Christophe Simonet, déneigeur à la métropole depuis 2004. En 20 ans, il a vu l'évolution des machines et des appareils qui déneigent les routes. À l'époque, il n'y avait que Clermont-Ferrand à gérer. Mais avec l'extension à la métropole, le service doit gérer le déneigement de 21 communes : de Durtol à Pont-du-Château, en passant par Aulnat, Ceyrat et la capitale auvergnate. Certaines communes disposent de leurs propres équipements.
Christophe veut mettre l'accent sur un point qui ne semble pas clair selon lui : "on ne peut pas être partout à la fois". La priorité est donnée aux grands axes pour qu'un maximum de personnes puisse rouler en sécurité. Les centres-villes viennent ensuite, puis les plus petites rues sont déneigés.
Les gens ne se rendent pas bien compte que parfois, ça passe au centimètre près. C'est difficile de passer partout, surtout quand on se fait doubler ou insulter par les automobilistes.
Christophe Simonet, déneigeur depuis 2004
Chaque année, la métropole clermontoise utilise plus de 1.200 tonnes de sel, chaque année, pour venir à bout de la neige. Et beaucoup se trouvent dans les 800 bacs disposés un peu partout.
La métropole s'est dotée d'un camion supplémentaire. Coût : 200.000 euros. © X.GRUMEAU - RVA
Souvenirs d'hiver
Après 20 ans dans le service, Christophe Simonet partira en retraite en septembre 2025. Cette année, c'est son dernier hiver et forcément, il en gardera de nombreux souvenirs.
On a eu à redresser une voiture avec une lame. Le véhicule était rentré dans un trottoir et elle ne pouvait plus bouger. Mais elle était en plein milieu d'un carrefour. On a déjà vu des gens nus dans la rue, de nuit, avec la neige. Ils n'avaient pas froid visiblement (rire).
Mais Christophe se souvient aussi de l'hypocrisie de la part de certains automobilistes, peu reconnaissants à l'égard des déneigeurs.
Une fois, quelqu'un m'a doublé et il a eu un accident un peu plus loin. Là, le conducteur m'arrête et me dit : "mais pourquoi vous n'êtes pas passé ici ?". Alors qu'il venait de me doubler ! (rire)
Malgré ses comportements, que Christophe prend avec humour, il se dit fier de faire ce métier. Même si la neige se fait de plus en plus rare ces dernières années, celui-ci se sent toujours utile.
