Depuis 1946, la ville de Clermont-Ferrand se dote d'un service médical pour ses écoles municipales. Mais depuis 78 ans, les soins apportés aux enfants ont bien changé avec le temps. Aujourd'hui, les infirmières ne sont plus là pour donner la petite pilule qui rassure ou faire le pansement qui soulage les bobos. En 2025, 10 infirmières scolaires sont là pour diagnostiquer les enfants : obésités, surdité, problèmes dentaires et même santé mentale.
Un suivi sur plusieurs années
Au total, ce sont plus de 3.200 bilans de santé qui sont réalisés chaque année dans les 64 écoles clermontoises. En général, un élève connaîtra trois interventions dans son parcours scolaire : en maternelle, au CP puis en CE2. À noter que l'examen est obligatoire en maternelle, mais est soumis à l'autorisation des parents en primaire. Des étapes clés pour faire un suivi de la santé des enfants.
Ces dernières années, le constat est sans appel, la santé des enfants s'est dégradée, d'après Stéphanie Tronel, coordinatrice des infirmières municipales :
On constate qu'il y a de plus en plus de problèmes dentaires, ophtalmologiques, d'obésité ou encore de comportement. C'est en augmentation depuis quelques années. C'est probablement lié à une mauvaise alimentation, un manque de brossage des dents et aussi à une difficulté de prise en charge.
Parmi les professionnelles de santé, une diététicienne est également présente dans cette équipe médicale municipale. Elle a notamment constaté des habitudes alimentaires très inquiétantes chez les enfants, comme "des cordons bleus froids pour le goûter".
Le bien-être des enfants
En plus de l'aspect physique des enfants, les infirmières proposent de nombreux ateliers pour jauger le bien-être des écoliers. Une infirmière échange avec eux sur de nombreux sujets : harcèlement, consentement, stéréotypes entre les garçons et les filles, addictions... L'occasion pour les classes de donner librement leur point de vue et d'apprendre le vivre ensemble. Les sujets sont bien entendu choisis en fonction de l'âge des élèves.
Les enfants posent de nombreuses questions © X.GRUMEAU - RVA
Une pratique qui n'existait pas, il y a encore quelques années. Pourtant, lors de ses discussions, elle permet aussi de déceler des situations liées à la protection de l'enfance. Vingt-quatre cas préoccupants ont été décelés depuis leur mise en place et huit signalements au procureur de la République ont eu lieu. Sans ses interventions, les responsables scolaires n'auraient pas pu savoir des cas de maltraitance à domicile ou de harcèlement scolaire.
Tous les enfants de Clermont-Ferrand bénéficient d'au moins un atelier chaque année. Les professeurs peuvent faire la demande pour une ou plusieurs interventions. Des réunions avec les parents d'élèves sont également organisées chaque année.