L'Agence de l'eau Loire-Bretagne a présenté les futurs projets qu'elle va mener jusqu'en 2030. Durant les cinq prochaines années, 2,43 milliards d'euros seront investis pour permettre la préservation des zones humides, de la nature et des écosystèmes au sens large. Une somme importante et qui pourra profiter à des projets d'ampleur en Auvergne.
Bilan de santé de l'Allier
Pour Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation Allier-Loire-Amont, la rivière Allier est plutôt en bon état en amont. En revanche, elle n'est pas en bon état sur son aval. Pourquoi ? En grande partie à cause des rejets de pollution des villes.
On traverse des zones très urbanisées et très agricoles, donc il y a des pollutions ponctuelles, notamment les systèmes d'assainissement de Clermont-Ferrand. Mais on a fait beaucoup de progrès ces dernières années sur les pollutions par temps de pluie. Quand il pleut, les polluants sont rejetés dans les égouts et viennent déborder les stations d'épuration. Pour le réduire, il y a des stockages des premières eaux pluviales. Et dans le futur, on va créer des zones perméables et végétales pour absorber ces polluants dans la métropole clermontoise.
Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation Allier-Loire-Amont
Cette année, les nappes phréatiques sont bien rechargées grâce à la pluie de ces derniers mois. Mais rien ne dit que les prochaines années ne seront pas très sèches et endommageront les sols. Il faut aujourd'hui anticiper les périodes où il pleut beaucoup et celles où les averses se feront plus rares.
L'eau de l'Allier est également grandement polluée par l'activité agricole et industrielle. Mais sur ce dernier point, des projets d'envergure sont menés pour réduire les rejets d'eau polluée dans les cours d'eau.
Les projets de l'Agence de l'Eau
À Issoire, par exemple, l'Agence de l'Eau accompagne Constellium située à Issoire (Puy-de-Dôme). L'entreprise de construction de tôles pour l'industrie aéronautique a besoin de pomper beaucoup d'eau pour refroidir ses activités. Mais en utilisant l'eau de l'Allier, elle met à mal son écosystème. Alors, une solution a été trouvée.
Constellium a entrepris une politique d'économie d'eau lui permettant de réduire ses prélèvements dans l'Allier. On parle d'une consommation divisée par 2,7. Actuellement, on finance l'accroissement de deux bassins situés à l'intérieur du site industriel. L'entreprise aura son propre stock d'eau et cela évitera de pomper la nappe d'accompagnement de l'Allier.
Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation Allier-Loire-Amont
Une station de pré-traitement serait par ailleurs à l'étude pour aller plus loin dans les économies d'eau autour de Constellium à Issoire.
Mais le plus gros projet actuellement en Auvergne n'est autre que la reconstruction complète de la station d'épuration du Puy-en-Velay (Haute-Loire). 20 millions d'euros étaient nécessaires à sa réalisation, aidés à 60% par l'Agence de l'Eau (soit 11 millions d'euros). Il faut dire que les eaux du Puy ont un impact fort sur la santé de plusieurs cours d'eau, notamment sur La Borne. Un financement important pour pouvoir traiter les eaux usées de l'équivalent de 75.000 habitants.
C'est plus que la population du Puy-en-Velay car on prend en compte les activités industrielles qui réalisent des rejets grâce à cette station.
Jean-Pierre Morvan, directeur de la délégation Allier-Loire-Amont