"Mettre la pression sur l'État" : face au déclin du train Clermont-Paris, une délégation reçue par le gouvernement

"Mettre la pression sur l'État" : face au déclin du train Clermont-Paris, une délégation reçue par le gouvernement
Ce matin, la délégation "Tous d'une même voie" a pris le train Intercités Clermont-Paris © X.GRUMEAU - RVA

Ce mardi, élus, acteurs économiques et représentants des usagers sont à bord du train Intercités Clermont-Paris. Une délégation doit rencontrer le gouvernement pour faire part de leurs doléances.

Ce mardi 15 avril, au petit matin, le parvis de la gare SNCF de Clermont-Ferrand était bien rempli. Une délégation doit se rendre à Paris pour être entendue par le gouvernement de François Bayrou face à la déroute de la ligne Intercités Clermont-Paris. Entre les retards à répétition, les tarifs exorbitants et un service parfois discutable, les élus et acteurs économiques auvergnats ont décidé de monter à la capitale.

La responsabilité de l'État

A l'intérieur du train Intercité de 8 h 29, un wagon a été réservé pour cette délégation particulière. On y retrouve des acteurs économiques comme les représentants des chambres d'agriculture et du commerce, le président du Festival du Court-Métrage, des députés et des élus locaux. Olivier Bianchi est également du voyage pour faire entendre sa voix. Le maire de Clermont-Ferrand veut continuer à mettre la pression sur l'État qui a la responsabilité de la ligne.

La responsabilité est étatique, et de tout bord politique. C'est pour cela que vous avez élus locaux de tous les bords politiques qui se mobilisent pour un territoire qui semble avoir été abandonné. La SNCF a aussi fait avec l'argent de l'État donc j'ai du mal à croire aux responsabilités uniques. Certes la SNCF a sa part de responsabilité, mais c'est avant tout les pouvoirs publics et l'État.

On disait qu'il fallait 3 milliards pour cette ligne, on est à 760 millions. Quand est-ce qu'on aura le reste de la somme ?

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Et la venue du ministre des Transports, Philippe Tabarot, vendredi dernier n'a pas calmé les ardeurs de la mobilisation en raison des annonces jugées faibles.

On est au bout des mesures annoncées. C'est du recyclage. La grande annonce reste celle des tarifs, mais ce ne sont que des petits gestes commerciaux. Ce n'est pas une annonce de ministre. Avec les retards du début d'année qui ont été en concomitance avec l'augmentation des tarifs, ce n'est juste pas possible.

Olivier Bianchi, maire de Clermont-Ferrand


Olivier Bianchi dans le train Clermont-Paris ce mardi matin © X.GRUMEAU - RVA

Des mesures fortes pour la ligne

Parmi les voyageurs du "train de la colère", on retrouve aussi les représentants des usagers de la ligne Clermont-Paris. Depuis plusieurs années, Stéphanie Picard est très engagée pour faire avancer les choses.

Là, on va aller chercher des efforts tarifaires supplémentaires. On veut aussi y voir plus clair sur les études qui seront lancées en 2027 et à postériori. Le nombre de douze rames Oxygène sera-t-il suffisant ? Plusieurs experts nous disent que non.

Néanmoins, ça ne sera pas du tout agressif, ce n'est pas l'esprit. On veut montrer que Clermont-Ferrand n'est pas autosuffisant, on a besoin d'aller à Paris. Ça passe par ce train car c'est une porte vers l'Europe et le monde, on en a besoin.

Stéphanie Picard, présidente des "Usagers du train Clermont-Paris"


Stéphanie Picard, présidente des "Usagers du train Clermont-Paris" © X.GRUMEAU - RVA

La délégation auvergnate devrait arriver vers 12 heures en gare de Paris-Bercy, sans retard. Elle rejoindra une autre délégation en provenance de la ligne Toulouse-Limoges-Paris qui rencontre aussi des difficultés. La délégation sera ensuite reçue par le gouvernement Bayrou pour faire part de ses doléances.

X.GRUMEAU