Malgré un chiffre d’affaires annuel d’environ 14 millions d’euros, ses résultats restent déficitaires. Depuis 2020, l'aéroport de Clermont-Ferrand, situé à Aulnat, n'a enregistré aucun bénéfice ces quatre dernières années. Face à cette situation, les élus locaux tirent la sonnette d’alarme et réclament un soutien urgent de l’État.
Fréquentation en baisse
Dans un courrier adressé au Premier ministre, François Bayrou, et au ministre des Transports, la députée du Puy-de-Dôme, Delphine Lingemann, souligne le rôle essentiel des exploitants aéroportuaires dans l’accomplissement de missions régaliennes, notamment en matière de sécurité. Elle pointe le fait que l’État ne compense qu’une fraction des dépenses engagées, estimées à 10 millions d’euros d'ici à 2030. Selon elle, sans une subvention à hauteur de ce montant, l’activité de l’aéroport pourrait cesser définitivement, comme l'indique Le Parisien.
Cette inquiétude est partagée par de nombreux élus locaux, dont Brice Hortefeux, président du syndicat mixte de l’aéroport, ainsi que par des entreprises majeures du territoire comme Michelin, Aubert & Duval, Constellium ou Limagrain. Une étude menée fin 2023 auprès de 220 entreprises locales révèle que 67 % jugent la liaison Clermont-Orly "importante" ou "essentielle" pour leur activité.
L’une des causes majeures de cette crise est la suspension, en 2020, de la ligne aérienne entre Clermont-Ferrand et Paris-Orly. Depuis, les voyageurs doivent transiter par Roissy-Charles-de-Gaulle, un aéroport excentré, ce qui complique les déplacements vers la capitale. Cette situation a entraîné une chute de la fréquentation : de plus de 400 000 passagers en 2019, le trafic annuel est tombé à environ 230 000 en 2024.