Clermont-Ferrand : quelle différence entre Police Municipale et Police Nationale ?

Clermont-Ferrand : quelle différence entre Police Municipale et Police Nationale ?
A terme, la police municipale dépassera les 110 agents à Clermont-Ferrand © X.GRUMEAU - RVA

Le maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi, a annoncé une série de mesures pour renforcer les moyens de la police municipale. Mais celle-ci n'a pas les mêmes compétences que la police nationale. Explications.

La semaine dernière, la ville de Clermont-Ferrand a fait le bilan sécurité de l'année 2024. Un moyen de montrer les actions de la police municipale et de la Direction de la Prévention et de la Tranquillité Publique. Le maire, Olivier Bianchi, en a profité pour faire plusieurs annonces afin de renforcer les moyens sécuritaires. Mais selon l'élu, elles resteront inefficaces sans un engagement social et une prise en charge de l'État.

Un nouveau commissariat de police

D'ici à la fin de l'année 2025, les services de la police municipale seront dotés de 110 agents sur le terrain. Un chiffre qui va progressivement grimper d'année en année. En cas de troisième mandat suite aux élections municipales en mars 2026, Olivier Bianchi entend continuer à recruter des policiers municipaux.

Je vais continuer à renforcer les engagements pris. C’est la raison pour laquelle j’annonce déjà que nous allons essayer d'arriver à un policier pour 1.000 habitants d’ici le milieu des années 2030. Cela veut dire que l’on pourrait recruter cinq à six policiers par an.

Le maire clermontois a également annoncé la construction prochaine d'un second commissariat de police. Le bâtiment actuel, situé dans le quartier Fontgiève, ne permettra pas d'accueillir convenablement tous les agents. Olivier Bianchi souhaite placer un autre commissariat dans un quartier stratégique de Clermont-Ferrand. Les quartiers nord seraient une piste de réflexion pour quadriller le reste de la ville.

Police municipale vs Nationale : quelles différences ?

Pour autant, le socialiste ne croit pas que la présence en plus grand nombre de policiers réduira la place du trafic de drogue ou de la délinquance. Il faut un contrat social pour accompagner au mieux les citoyens et la société.

Surtout que la police municipale n'a pas les mêmes moyens que la Police Nationale. Stéphane Coloneaux, directeur de la Prévention et de la Tranquillité publique, rappelle que la ville n'a pas les mêmes prérogatives que l'État.

Notre travail est encadré par le Code des collectivités territoriales mais aussi par le Code de la Sécurité Interieure.

La police municipale doit surtout garantir la tranquilité publique et la prévention du bon ordre. Nous n'agissons pas directement sur le maintien de l'ordre. Les enquêtes liées au trafic de stupéfiants, sur les homicides, les meurtres, cela appartient à la Police Nationale.

La police municipale fait un travail de complémentarité sur de la prévention du bon ordre, de la présence et de la dissuasion.

Un amalgame qui fait souvent passer la municipalité comme une forme de laxisme, alors qu'elle n'en a pas les prérogatives. Un flou fréquemment ignoré par le grand public et parfois volontairement entretenu au niveau politique pour discréditer les élus en place. Stéphane Coloneaux poursuit.

C’est très compliqué aujourd’hui pour les citoyens. Un policier est un policier. Il est difficile de comprendre qu’il y a des policiers pour le trafic, d’autres pour la tranquillité publique, etc.

Tout cela n’est pas très clair et en plus les tensions sur l’espaces public sont exacerbées. Ce dont les riverains ont envie, c’est du calme. Un retour à l’ordre peut importe que les policiers soient nationaux ou municipaux. Cela demande donc beaucoup de pédagogie auprès des habitants.

X.GRUMEAU