Au 60 bis avenue Jean-Noellet à Aubière, la boîte aux lettres du garage SBA déborde de courrier. Le fragile portail résiste comme il peut et deux voitures, dont l’une à l’état de carcasse, vieillissent dans la cour. L’activité est à l’arrêt depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le gérant semble avoir disparu. Sauf qu’avant de se mettre aux abonnés absents, le jeune homme a accepté de réparer la BMW de Frédéric. Ce Chamalièrois lui a laissé sa voiture début août suite à une panne. Il n’a jamais revu ni le garagiste, ni son véhicule.
« Je suis tombé en panne pas très loin du garage le 3 août au matin et le jeune homme a pris mon véhicule en me promettant de me le réparer pour le samedi, car je devais partir en vacances, raconte Frédéric. Je lui ai apporté les pièces dans la journée pour que ça aille vite. Il devait m’appeler le samedi, il ne l’a pas fait. J’y suis allé le lundi, j’ai trouvé portes closes. J’y suis retourné le mardi, et je me suis retrouvé devant la porte, avec d’autres clients, mais le gérant, lui n’était pas là. »
Le Chamalièrois n’a jamais revu le jeune homme et n’a jamais pu récupérer sa BMW. « Par l’entrebâillement des portes, on a pu voir qu’il y a deux voitures à l’intérieur, dont la mienne, capot ouvert, montée sur un pont, explique Frédéric. Je ne peux strictement rien faire tant que ce garçon n’est pas réapparu. Mais en attendant, je n’ai plus de voiture. Et je ne sais ni quand, ni dans quel état je retrouverai ma BMW. »
Le gérant serait parti en vacances en août puis serait brièvement réapparu à son garage, sans pour autant donner signe de vie ni aux propriétaires des voitures qu’il devait réparer, ni à celui des lieux. Avant de se volatiliser à nouveau. Il n’a ensuite plus donné de nouvelles à personne depuis presque trois mois.
Le propriétaire des murs - qui indique ne pas avoir perçu le loyer depuis de nombreux mois - est lui aussi dans une impasse. Il voudrait récupérer l’établissement et le vendre le plus vite possible : « Je l’ai rencontré plusieurs fois ce jeune homme, j’étais prêt à m’arranger à l’amiable avec lui, mais vu la tournure que ça prenait, j’ai préféré engager une procédure. Je ne pensais pas qu’il disparaîtrait ainsi. »
Là encore, l’absence du gérant pose problème et complique le dénouement de cette affaire. « Je veux que mon bien me soit restitué, peste le propriétaire des murs. Mais je ne veux pas avoir à payer pour débarrasser tout ce qui est à l’intérieur et notamment les déchets comme l’huile de vidange. ». « Le tribunal de grande instance de Clermont-Ferrand a rendu une décision constatant la résiliation du bail », confirme Me Pierre Lacroix, avocat du propriétaire du bâtiment.
La procédure est désormais entre les mains d’huissiers qui ont d’ailleurs bouclé le site, le 29 septembre dernier. Ils doivent désormais déterminer ce qu’il doit advenir de tout ce qui se trouve à l’intérieur du garage : à qui ça appartient, où stocker les biens appartenant au gérant introuvable…
Cette cessation d’activité subite met donc du monde dans l’embarras, mais fait cependant des heureux dans le voisinage. « Pendant des mois nous avons subi les stationnements intempestifs des voitures de ce garage et je ne parle pas des nuisances sonores jusqu’au bout de la nuit », souffle un voisin. Désormais c’est silence radio jour et nuit.
Source La Montagne