« C’est une histoire qui, de loin, peut prêter à rire ». Voilà un point qui, ce mardi, mettait d’accord procureur et avocats. L’histoire ? Celle d’un homme de 53 ans, domicilié dans l‘ouest de l’Allier, qui comparaissait devant le tribunal pour des vols… de sous-vêtements féminins. Des strings, exactement. De couleur rouge et noir, de préférence.
Au cours des dernières années, le quinquagénaire en a dérobé des dizaines dans son voisinage, alors qu’ils étaient étendus sur des fils à linge. Il l’a reconnu lui-même auprès des gendarmes de Gannat, après un nouveau vol commis en juillet dernier, qui aura été celui de trop.
Ce jour-là, c’est le mari de l’une des victimes des vols à répétition qui avait fini par démasquer son voisin. Celui-ci avait, aux dires des témoins interrogés lors de l’enquête, tendance « à faire de fréquents allers-retours », autour des maisons où ils commettait ses méfaits.
Au total, sur plusieurs années, plus d’une centaine de sous-vêtements féminins ont ainsi été dérobés par le prévenu qui, interpellé par les gendarmes, ne tardera pas à reconnaître les faits. Ni à expliquer ses motivations.
Il admettra ainsi « s’adonner à ces vols pour pouvoir porter les sous-vêtements, trouvant cela sexy, et aimant se sentir comme une femme en les portant ». L’étude psychiatrique allait, elle, mettre en évidence « une déviance sexuelle » chez le mis en cause, écartant cependant tout signe de « dangerosité ».
Les avocats de deux des victimes des vols, pourtant, soulignaient les dégâts réalisés par le prévenu. Notamment les dégâts psychologiques. Pour eux, donc, « l’histoire ne prêtait donc pas à rire ». « Ces vols ont été des actes intrusifs et perturbant pour ma cliente, qui a été angoissée par la suite et qui a du consulter un médecin », notait ainsi Me Barnoud. « Il y a eu le sentiment d’avoir à faire à un potentiel maniaque, une personne dangereuse, avec tout l’impact psychologique que cela peut avoir », relevait de son côté Me Metenier. « Ces actes peuvent être vus comme des atteintes à la dignité », appuyait le procureur Beard, requérant « quatre mois de prison avec sursis ».
Le quinquagénaire a finalement été condamné à une peine de trois mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, assortie d’une obligation de soins. Il devra aussi régler plus de 2.000€ de dommages et intérêts à ses victimes.
Source La Montagne