« J’ai eu la peur de ma vie ». Présente dans la salle d’audience, la victime, une femme de 65 ans, a été très marquée par cette attaque aussi violente qu’inattendue. « Ça fait très mal psychologiquement », poursuit la sexagénaire, qui n’a pas été blessée lors de ce face-à-face irréel avec le prévenu, un homme au physique impressionnant.
Il faut dire que les raisons de cette attaque, perpétrée avec un couteau de boucher muni d’une lame de 18 cm, sont plutôt nébuleuses. Son auteur aurait voulu « avoir une explication » avec sa victime, qu’il soupçonne d’avoir agressé sa grand-mère, il y a de cela plusieurs années… « Je connais très bien cette dame âgée, qui était une de mes voisines, a expliqué la sexagénaire. C’est une femme adorable, avec qui je me suis toujours très bien entendue ». Depuis le box, le jeune homme affirme pourtant être « sûr et certain » de l’agression de sa grand-mère. Mais il « regrette » son geste. « Ce que j’ai fait, c’est de la folie ! », ajoute-t-il. Avant d’admettre : « C’est vrai que j’ai des problèmes… ».
Suivi en psychiatrie depuis l’âge de 12 ans, il semble souffrir de profonds troubles du comportement, sans doute liés à un parcours de vie très chaotique. Son avocate, Me Manon Cherasse, a d’ailleurs pointé « un cas délicat » et demandé que son client fasse l’objet d’une expertise psychiatrique. « On peut se demander si son discernement n’était pas altéré au moment des faits », a-t-elle avancé, évoquant « une possible schizophrénie ».
Le tribunal ne l’a pas suivie sur ce terrain, estimant « avoir assez d’éléments sur sa personnalité pour pouvoir le juger ».
(*) Un an, dont huit mois avec sursis et mise à l’épreuve, avec obligation de suivre des soins et de travailler. Peine à laquelle s’ajoute la révocation partielle, à hauteur de deux mois, d’un précédent sursis. La victime s’est constituée partie civile, mais sans demander de dédommagements.
Source La Montagne