M., 36 ans, n’était cependant pas dans le box pour prendre connaissance de ce jugement. Placé en détention provisoire depuis le 30 juin dernier, il a refusé d’être extrait de sa cellule.
C’est donc devant un box vide que le président, Charles Gouilhers, a longuement détaillé les dix faits de vols par effraction ou par ruse reprochés au prévenu.
Commis entre décembre 2015 et son interpellation, en juin denier, au Cendre et à Clermont-Ferrand, ils sont tous reliés par un même élément : M. a systématiquement laissé ses traces ADN ou digitales sur les lieux de ses forfaits.
Autre constante : le mode opératoire. Dans la quasi-totalité des vols, le prévenu est parvenu à récupérer les clés des appartements ciblés dans les boîtes aux lettres des victimes, grâce à un « pass PTT », une clé normalement réservée aux facteurs et permettant d’ouvrir toutes les boîtes aux lettres normalisées.
« Seize fois condamné depuis 1998, essentiellement pour des vols par effraction ou avec violence et des extorsions, M. avait fini de purger sa dernière peine de prison à l’été 2015, a rappelé le président. Il n’a donc pas attendu très longtemps avant de commettre à nouveau des cambriolages… ».
La représentante du ministère public, Laure Lehugeur, a ensuite requis quatre ans de prison, avec maintien en détention, avant que l’avocate du prévenu, Me Naïma Hizzir, ne s’interroge sur le comportement de son client.
« En laissant toutes ces traces derrière lui, a-t-elle estimé, c’est comme s’il avait voulu qu’on le retrouve. Comme s’il s’était tiré une balle dans le pied pour s’empêcher d’avancer enfin dans la vie… ».
Source La Montagne