Votre ville : CLERMONT-FERRAND | Changer de ville

Puy-de-Dôme : un facteur condamné pour abus de faiblesse

Le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand a condamné, jeudi, un quadragénaire à un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans pour un abus de faiblesse commis sur une octogénaire. Il devra aussi lui rembourser la bagatelle de 57.220 euros.

Ce prévenu a connu la vieille dame en 2004. Facteur, il lui apportait régulièrement le courrier à son domicile clermontois. Et lui donnait à l’occasion quelques petits coups de main. « Au début, il pouvait m’arriver de lui changer des ampoules, de lui rendre quelques menus services », reconnaît-il. Mais, au fil des ans – les faits qui lui sont reprochés concernent la période 2012-2015 – cette aide ponctuelle est littéralement devenue une seconde activité professionnelle, non déclarée, pour le postier.

Dûment rémunérée par l’octogénaire, via des dizaines de chèques – pour un montant total de 57.220 euros – prestement encaissés par le prévenu sur son compte bancaire. « Si je comprends bien, vous étiez à la fois son facteur, son aide ménagère, son homme de compagnie… Et quoi encore ? », l’interroge le président Boussaroque. « Les choses se sont faites naturellement, petit à petit, répond le quadragénaire. C’était une relation de confiance, d’amitié et de gentillesse qui s’était établie entre nous. De ma part, c’était une démarche généreuse ».

Maintenant que les chèques « servaient à faire les courses », chaque semaine, pour la vieille dame, le prévenu a cependant du mal à expliquer par quel mystère aucune trace de ces achats n’a jamais été retrouvée. Ni pourquoi l’aide ménagère « officielle » de l’octogénaire, malgré ses visites quotidiennes, n’a jamais constaté que son frigo était spécialement garni.

Et quand le tribunal évoque les capacités intellectuelles « extrêmement diminuées » et « la grande vulnérabilité » de la victime au moment des faits, le prévenu affirme au contraire qu’elle était « en pleine possession de ses moyens ». Si l’avocate de la partie civile, Me Sophie Gaumet, a évoqué « une confiance trahie » et « un lien de dépendance affective » tissé par le facteur, le conseil de ce dernier, Me Edgard Kiganga, a en revanche dépeint « une démarche altruiste » de la part de son client, « qui n’a pas cherché à lui nuire et ne s’est jamais enrichi ».

Source La Montagne