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Vichy : manifestation des agriculteurs

Comme à Moulins mardi et prochainement à Montluçon, le monde agricole s'est mobilisé, ce mercredi, à Vichy.

Un cortège de tracteurs a traversé le centre-ville. Partis de la zone commerciale située entre Vichy et Cusset, plus d’une quinzaine d’engins agricoles ont déversé du fumier devant la permanence de la députée (LREM) de Vichy Bénédicte Peyrol, avant d’en faire de même au carrefour des Quatre-Chemins, rue Clemenceau et devant la sous-préfecture. Ils ont terminé leur action coup de poing devant un grand centre commercial. Les motifs de colère exprimés, eux, étaient partagés par les représentants syndicaux.

La prochaine redéfinition de la carte des zones agricoles dites défavorisées est l’une des préoccupations majeures. Une sortie de zone pourrait entraîner « des baisses de subvention de près de 50 %, soit jusqu’à 12.000 € par an », déplore Ludovic Cornil, responsable de la section des Jeunes Agriculteurs du bassin de Vichy.

Autre motif de courroux : les accords en vue entre l’Europe et les pays d’Amérique du Sud (Mercosur), qui pourraient voir des milliers de tonnes de viande américaine arriver en Europe. « Cette viande n’est pas soumise aux mêmes normes que nous, alors que nous devons respecter plein de réglementations », déplore dans les grandes lignes Ludovic Cornil.

Il y a enfin ces accords avec la grande distribution que les agriculteurs disent « tirés à la baisse », quand bien même le président Emmanuel Macron, en visite dans le Puy-de-Dôme fin janvier, avait appelé la grande distribution « à respecter ses engagements ». « Or, on est pour le moment en dessous du seuil de rentabilité », regrette Philippe Bessenay, délégué FNSEA sur le bassin de Vichy. Qui entend « faire pression pour défendre l'agriculture ». 

Contactée ce mercredi, Bénédicte Peyrol a dit « regretter l’attitude » des manifestants, alors qu’elle est « dans la discussion et la concertation ». « Mais je comprends les inquiétudes exprimées. Pour les zones défavorisées, des aides de l’État sont prévues en compensation. Et pour la question du Mercosur, un projet d’étiquetage qualitatif des produits est en cours », précise notamment la députée, qui entend continuer à rencontrer régulièrement les acteurs de l’agriculture locale.

Source La Montagne