Depuis fin août, les sécateurs et les paniers sont déjà de sortie dans les vignes. Les vendanges ont commencé très tôt cette année, la faute en partie à la sécheresse et aux fortes chaleurs de cet été. Conséquences : le raisin est peut être gorgé de sucre et suffisament mûr pour être cueilli, mais il manque aussi d'eau. Un facteur qui peut parfois le fragiliser : "le raisin est habitué à avoir peu d'eau depuis le mois d'avril et les dernières pluies tardives n'ont rien arrangé. Il y a un risque d'éclatement du raisin, à cause de sa peau très fine", nous explique Benoît Montel, vigneron du côté de Riom.
Une situation qui n'empêche pas pour autant de faire de bonnes vendanges cette année. Avec un équilibre subtil entre le sucre et l'acidité du raisin, les viticulteurs restent optimistes et présagent même une bonne cuvée pour 2022.
Depuis plusieurs années maintenant, les professionnels du métier doivent composer avec les aléas climatiques, des printemps souvent synonymes de gel, des hivers plus doux... Selon Benoît Montel, l'une des solutions serait de réviser le cahier des charges AOC Côtes d'Auvergne : "c'est compliqué mais il y aurait des choses à revoir sur les cépages, trouver de nouveaux terrains, ou, peut-être, en dernier recours, irriguer certaines parcelles... tout en restant raisonnable", se questionne Benoît.
L'Auvergne, qui on le rappelle, est connue pour être une région viticole depuis de nombreux siècles et a réussi à renaître, malgré tout, de ses cendres : "il y a eu un avant et un après, il y a une belle génération de vignerons qui arrivent, il faut s'adapter à chaque époque !".