Depuis la libération de la parole des femmes engagée avec le mouvement #Metoo, de nombreuses victimes prennent la parole publiquement pour dénoncer ses agissements. De nombreux films, documentaires et enquêtes journalistiques se sont emparé de la question. Cette année, la jeune réalisatrice Lucie Villevaud a décidé de consacrer un court-métrage documentaire d'une quarantaine de minutes autour de ce sujet. À visage découvert et avec beaucoup de détails, six femmes, de tous âges, victimes de violences physiques ou psychologiques, prennent la parole. Rencontre.
"Les victimes portent plainte pour une reconstruction morale avant tout"
Lucie Villevaud, réalisatrice du court-métrage "Celles qui restent"
En France, il faut savoir que 80% des plaintes pour violences sexistes et sexuelles sont classées sans suite. Les preuves sont parfois jugées insuffisantes, les dossiers incomplets et les agresseurs "présumés" parfois plus convaincants que les victimes "présumées".
Dans son documentaire, Lucie Villevaud a donné la parole à Julie, une avocate en droit pénal. Elle assure que lorsqu'une victime porte plainte, "ce n'est pas une question financière" car rien que le fait de se rendre dans un commissariat peut s'avérer douloureux pour elle. Et le processus judiciaire peut s'étendre sur plusieurs années avant le premier procès. Julie préfère invoquer les raisons morales qui poussent une femme à aller au tribunal pour se reconstruire et tenter d'avoir une décision de justice permettant de se réparer.
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