C'est discrètement, au fond de son atelier à Laps (63), que Willy Rousseau alias Willyblix, peaufine et prend soin de sa machine. Il a inventé "Electro-aimants", un instrument multicarte composé de plusieurs pièces musicales telles que des cymbales, basse, tambour et pédales. De quoi retrouver un groupe de punk rock entier en un seul appareil.
Car c'est bien le mélange des arts qui anime et qui transpire des notes de Wilyblix. Ce sculpteur et performer sonore, issu des arts de la rue, a été constructeur de machines de spectacles pendant une vingtaine d'années, en travaillant notamment pour des compagnies comme Mutations Urbaines. Déjà, à l'époque, il a voulu que les objets fassent des sons automatiquement générés et était en quête d'une fabrication d'automates musicaux. En effet, Willyblix entretient une passion sans faille pour les automates du XVIIIe siècle et pour les clowns musiciens. Mais n'allez pas lui dire qu'il s'inscrit dans un esprit steampunk, il baigne dans cette ambiance depuis bien plus longtemps que la tendance n'ait vu le jour ces dernières années !
Côté musique, Willy voue une adimration pour le collectif allemand Einstürzende Neubaten, un groupe précurseur de la musique expérimentale dès les années 80, qui incluent des sons d'engins de chantier et des objets divers dans leurs créations. La traduction littérale du nom du groupe est "Les nouveaux immeubles qui s'écroulent", preuve d'une recherche de la modernité alliée à un sentiment de chaos planant. Et si c'était ça, l'esprit rock, dans le fond ?
En tout cas, Willyblix ne détruit pas, il construit tout seul, en autofinancement, soucieux d'une autonomie de la création. Avant de revenir peut-être vers un statut d'intermittent afin de se consacrer pleinement à son instrument unique et fantastique, et de l'emmener sur les routes d'Auvergne et d'ailleurs.