Et si l'Auvergne avait son propre Versailles ? Construit au tout début du XVIIIe siècle, le château de Parentignat, situé vers Issoire, dans le Puy-de-Dôme, est un incontournable de la route des châteaux d'Auvergne. Tout est beaucoup plus grand ici, les propriétaires successifs ont eu la folie des grandeurs pour en faire une demeure grandiloquente, flamboyante, démesurée et impressionnante. C'est peut-être même un endroit où les records sont recherchés : dans la bibliothèque, plus de 20000 volumes sont reliés. Dans les différentes salles se retrouvent des tableaux qui appartiennent à l'une des plus importantes collections privées de peinture de grands maîtres français des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans le parc, un jardin à l'anglaise verdoyant comme on en voit peu ici en Auvergne.
Et pourtant, le château de Parentignat n'est pas passé que par des époques dorées. Après la mort d'Anne-François II en 1749, la batisse reste à l'abandon une vingtaine d'années. En 1822, c'est un incendie qui survient à cause de la négligence d'un palefrenier des Haras Nationaux. Les flammes détruisent tout l'étage mansardé et une partie majeure du mobilier d'origine. De nouveau, l'abandon guette le château pendant près de 50 ans. Il faudra attendre qu'un des descendants des premiers propriétaires, Jean de Lastic, ambitionne d'entamer de grands travaux de restauration.
Désormais, le château de Parentignat est ouvert à la visite, et accueille à la fois grand public et scolaires. Véritable musée d'époque devenu une vitrine de la vie du Parentignat d'autrefois, il prétend maintenant à devenir un véritable témoin de ces siècles passés au château. L'actuel propriétaire, Anne-François de Lastic, veut renforcer cet aspect avec un chantier qui va bientôt démarrer. Dès cet hiver, des travaux seront lancés "pour augmenter le circuit de visite. On crée ce que j'appelle l'envers du décor. On verra une ancienne salle de bains, comment les gens vivaient au XVIIIe-début XIXe siècle, avec des éléments anciens. Et on terminera le parcours avec un cabinet de curiosités." Ce dernier devrait être aménagé à partir du mois de juin 2024.
Par ailleurs, Anne-François de Lastic réfléchissait déjà en 2015 à la création d'un institut de conservation-restauration d'oeuvres d'art. Toujours dans les cartons, ce projet est une priorité pour le propriétaire.